Par Réda Hadi
Malgré un important potentiel agricole, l’Algérie n’arrive toujours pas a exploiter ses terres, du fait, principalement, des détournements de projets ou de leur non mise en exécution. C’est dans cette optique, que les pouvoir publics entendent mener une traque aux projets non aboutis. La récupération de ce foncier agricole continue avec assiduité, a, ainsi affirmé sur les ondes de la radio nationale, chaine I , ce weekend, Amra Hamidi, directrice régionale de la planification foncière au ministère de l’agriculture.
Selon cette responsable, un nombre important de terres agricoles a été récupéré puis distribué, dans le but d’encourager les jeunes investisseurs désireux d’intégrer ce domaine. Ainsi, ce sont plus de 650 mille hectares qui ont été octroyés, à cet effet, et ce, sur 2 millions d’hectares qui sont concernés par cette opération. Celle-ci, a également précisé qu’il y a 18920 dossiers de jeunes primo-investisseurs demandeurs, pour une surface de 191880 hectares.
Le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (MADRP), garde donc le cap et mise sur la récupération du foncier agricole non exploité. Il faut préciser que c’est l’une des 86 recommandations des dernières Assises nationales sur l’agriculture. Il s’agit, en fait, de récupérer plus de 35% de la Surface agricole utile (SAU), sachant que 2 millions sur les 8,5 millions d’hectares de SAU, sont inexploitées. En matière de détournement des terres de leur vocation, ce n’est pas ce qui manque en effet. L’Office national des terres agricoles (ONTA) en charge de cette question, comptabilise de nombreux cas. D’où l’ampleur du travail qui reste à faire.
A cette question de récupération de terres pour la redistribuer ensuite, M Radja Ahmed, ingénieur en agronomie et consultant à la FAO, pense que «le problème ne se résume pas au nombre d’hectares récupérés puis recédés, mais à son utilisation. Sans une étude appropriée du projet, ça ne se sert à rien de concéder des terres, on aura le même problème de détournement ou de non exploitation » et de préciser aussi, que «souvent on attribue des concessions à des personnes qui n’ont rien à voir avec l’agriculture Ce sont surtout des opportunistes, qui n’ont qu’un seul but, dévoyer ces terres de leur véritables vocation».
Celui-ci de préciser surtout, que « le problème des exploitations agricoles est dans le manque de bonne gouvernance et de stratégie. De plus, c’est le mode de concession qui fait polémique. Il est indispensable d’établir un modèle unique de contrat, conjointement, entre l’ONTA et la Chambre nationale des notaires, pour uniformiser les concepts et aider les notaires dans la passation des contrats et les magistrats dans le traitement des contentieux »
L’expert ajoute aussi que, s’agissant des projets, ceux-ci devraient être élaborés par des personnes compétentes (bureaux d’études par exemple) et de conclure: «On peut dire que le problème de l’exploitation des terres agricoles du domaine national n’est pas du tout au niveau du régime de la concession comme le prétendent certains, mais plutôt, dans les institutions administratives auxquelles il est observé un manque flagrant de bonne gouvernance et de stratégie, voire, une absence de vision à moyen et long termes. L’organisme de régulation et de contrôle de la gestion des terres, représenté par l’ONTA, devra être renforcé en moyens humains et matériels et envisager, peut-être même rapidement, la révision de son statut pour lui permettre de remplir convenablement ses missions, notamment, celle visant la sécurisation des concessionnaires face à la dilapidation des terres et le changement de leur vocation».
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