Par Lyazid Khaber
Les nouveaux prophètes des réseaux sociaux, ces hordes d’insensés qui s’attribuent le mérite de tenir la vérité absolue sur presque tout, sont le mal de ce siècle. Souvent, lorsqu’on évoque l’évolution, on s’empresse comme dans un couvent du moyen âge, à saluer les avancées technologiques et rien que les avancées réalisées par les TIC, mais plus particulièrement des réseaux sociaux. Or, tout comme dans un couvent du moyen-âge, les communautés qui se croient en communion avec le divin, adoptant des règles plus apostoliques qui ouvrent partiellement la communauté sur la société, les réseaux comme Facebook par exemple, sont dans le même esprit. Les algorithmes du plus puissant réseau filtrent pour ses utilisateurs de par le monde, les statuts et les informations à voir. Zuckerberg qui prétendait, il y a quelque temps vouloir faire de Facebook un réseau au service de la société réelle, en favorisant les communautés, fait tout à fait le contraire. Le profit étant maitre ! Des communautés fictives sont donc créées, et les similitudes tant entre les bonnes communautés que les mauvaises, guident la démarche et les algorithmes s’adaptent pour permettre à chacune des communautés de vivre en vase clos tout en se croyant connectées au monde. Tout dépend de vos cliques et de la tendance de vos choix répétitifs. Les logiciels qui analysent vos interactions vous proposent à chaque fois les contenus désirés, car l’objectif n’est autre que de vous maintenir en ligne. Cependant, lorsque des idées, à fortiori fausses sont véhiculées, elles ne trouvent leur aboutissement qu’en «off line». L’Etat, sensé veiller sur la quiétude n’étant pas virtuel, il se retrouve malgré lui empêtré dans le désordre qui caractérise le hors ligne. Les derniers événements vécus en Algérie, rappellent des épisodes malheureux de l’histoire récente. Entre l’«ordre» synchronisé et «algorithmé» des réseaux virtuels et le «désordre» qui s’est emparé des réseaux sociétaux réels, il y a un faussé. Et c’est là où tout le malheur arrive. Les communautés virtuelles sont encore plus dangereuses que celles du moyen-âge. Elles sont encore plus moyenâgeuses que dans les temps les plus sombres qu’a vécus l’humanité. Guidé par l’absurde, ce monde parallèle va tuer le monde…
L. K.
* Formule latine signifiant : «Je le crois parce que c’est absurde.»