Sadek Ould-Kaci, directeur du cabinet OKS , est consultant en immigration vers le Canada et, également, conseiller en établissement. Dans cet entretien qu’il a accordé, en exclusivité à l’hebdomadaire Eco-Times, ce consultant est revenu sur plusieurs points relatifs aux processus d’immigration. De la lenteur des démarches, aux nouveaux programmes proposés par le Canada, en passant par l’impact de la pandémie Covid-19 sur l’exécution des programmes, sans oublier au passage, les «vrais faux» cabinets ou «experts» qui pullulent sur Internet, SOK nous dit tout. Ecoutons-le.
Entretien réalisé par notre correspondante à Montréal, Smina Adel
Eco Times : A travers votre cabinet OKS, vous êtes consultant en immigration vers le Canada et conseiller en établissement. Pouvez-vous nous expliquer dans le détail, en quoi consiste votre accompagnement ?
Sadek Ould-Kaci: Avant de parler d’accompagnement, j’aimerais insister sur la relation de confiance qui est créé entre mes candidats et moi-même. Je n’accepte jamais une collaboration sans qu’il n’y ait une transparence entre nous, car la majorité de mon travail consiste à connaître les personnes, d’abord, avant de pouvoir trouver la meilleure façon de les accompagner. Ça m’arrive, souvent, d’orienter les gens dont leurs capacités ne leur permettent pas d’accéder aux programmes d’immigration vers d’autres projets de la vie, au lieu d’envoyer une réponse négative qui des fois est frustrante, ce qu’ils apprécient énormément et qui me vaut des commentaires touchants en ma faveur. Mon travail consiste à trouver le meilleur programme qui correspond le plus aux capacités intellectuelles des uns et des autres, et de suivre toutes les étapes selon le contrat de prestation de services, jusqu’a l’aboutissement du projet de mon côté, et qui est la soumission du dossier final. Comme nous faisons aussi un accompagnement personnalisé à l’installation des personnes ayant reçu leurs droits d’établissement au Canada.
Lorsqu’on parle de «cabinet» qui offre ce genre de prestation, le mot qui revient parfois est «l’arnaque». Quels conseils préconisez-vous aux candidats à l’immigration, afin de ne pas tomber dans le filet des arnaqueurs ?
C’est le désespoir des uns qui alimente l’arnaque des autres, et qui donne des idées innovantes aux arnaqueurs, surtout sur les réseaux sociaux. Ça m’est arrivé d’alerter certaines personnes sur les réseaux sociaux, quand je vois des échanges douteux en message privés. Les gens sont tellement pressés et prêts à changer de vie qu’ils se lancent dans des aventures sans issue. C’est la même chose que lorsqu’on achète un produit dont on ne connaît pas l’origine, on finit toujours par se rendre compte, à un moment ou un autre, mais qu’il est trop tard pour faire machine arrière. Avant de faire signer un contrat à mes candidats, je leurs propose toujours de vérifier mes coordonnées auprès de notre régisseur au Canada, CRCIC/ICCRC, comme je l’ai mentionné dans ma réponse précédente, tant que la confiance ne règne pas, il n’y a pas de collaboration. A chaque fois que j’ai l’occasion de le faire, je publie des alertes comment éviter les «gost consultant», les consultants fantômes.
Votre cabinet, OKS, est connu à travers le monde (Maghreb, Europe…), ainsi qu’en Algérie. De par votre expérience, quel est le taux de réussite au niveau des candidats ayant eu recours à vos services ?
Jusqu’à présent et depuis que j’exerce en tant que consultant agréé, nous avons eu deux refus, l’un à cause de la loi qui a changé sur une fonction qui est devenue réglementée au Canada, et l’autre sur un test de langue non satisfaisant, qui a été exigé comme dernière condition avant d’octroyer le droit de travailler au Canada. Et aussi nous avons eu un abandon de la part d’un candidat tout récemment.
Les Algériens s’intéressent de près aux programmes d’immigration proposés par le Canada. Comment situez-vous «le profil algérien» parmi ses homologues tunisiens et marocains ?
Effectivement, à cause des évènements qui secouent l’Algérie en ce moment, immigrer au Canada est devenu une voie importante pour sauver ce qui reste de l’éducation des enfants pour les uns, et la liberté de vivre dignement pour les autres. Les groupes pullulent sur les réseaux sociaux, et chacun se constitue comme connaisseur des programmes d’immigration et se donne le droit de prêcher comme expert en immigration. Vous ne pouvez pas imaginer les dégâts que ça engendre sur les candidats, qui suivent les directives hasardeuses sur les réseaux sociaux, que je n’arrive plus à gérer par leurs questions sur comment rectifier une erreur, qui a été faite pour la soumission d’un profil ou le téléversement d’un document, qui ne correspondait pas à ce qui a été demandé. Ce qui est encore plus décevant, c’est quand on donne des conseils aux candidats de ne pas déclarer certaines choses, comme les crédits ou des antécédents douteux (énormément de dossiers sont rejetés pour fausses déclarations). Les profils nord africains (Algérie, Tunisie et Maroc) se valent tous, car ce sont des pays qui ont baigné dans la francophonie et qui ont l’Europe comme exemple, pour ne pas citer la France, et comme on le sait tous, le Canada fait la promotion des programmes francophones afin, de maintenir la cadence francophone et anglophone, ce qui est avantageux en ce moment.
Depuis l’avènement de la crise sanitaire Covid-19, plusieurs programmes sont au ralenti et carrément à l’arrêt. Beaucoup d’Algériens, même ceux d’ailleurs, sont dans le flou d’autant qu’ils sont parfois au milieu du chemin de la procédure ou à la veille de leur départ. En tant que consultant en immigration, le retour à la normale est-il possible ?
Avec la pandémie Covid-19, la panique des candidats est palpable sur les réseaux sociaux, ce qui crée un stress extrême chez les gens. Alors que l’IRCC est claire sur pratiquement toutes les procédures et donne des instructions à chaque changement. Oui, y a des programmes qui ont été suspendus à cause des frontières qui sont fermées pour le moment tout simplement, et oui, les délais sont rallongés à des dates inconnues, car personne ne sait ou l’on va dans le monde en ce moment. C’est une question planétaire et non juste pour les candidats à l’immigration. Certains de mes candidats m’appellent des fois paniqués sur une absurdité prononcée, par je ne sais qui sur les réseaux sociaux et qui crée un mouvement de panique, que je rectifie de suite en indiquant de prendre ce qui se dit avec des pincettes! La chose qui est sûre est que toute cette situation va revenir à la normale une fois ce virus maîtrisé.
Un dernier mot pour clôturer cet entretien…
Venir au Canada est un projet important dans une vie, ne le préparez pas avec légèreté et ne sous-estimez pas les étapes ainsi que les documents qui appuieront votre profil, car IRCC peut vérifier chaque papier ou chaque déclaration, que vous donnerez vous concernant. Ils peuvent vérifier vos informations à tout moment et n’importe où !
Bio express :
Sadek Ould-Kaci, celui avec qui le rêve d’immigrer au Canada devient réalité !
Etabli au Canada depuis plus de dix ans, Sadek Ould-Kaci, cet Algérien polyglotte ne cesse de faire parler de lui. La carrière professionnelle entamée par M. Ould-Kaci est unique du genre, d’autant qu’il a choisi d’intervenir en «amont», en aidant à la concrétisation de rêves de milliers d’Algériens : l’mmigration vers le Canada. En effet, ce dernier est actuellement, à travers son cabinet OKS, l’un des consultants, en immigration vers le Canada les plus connus dans la région du Maghreb et, surtout, en Algérie. «J’ai eu ma certification en tant que consultant en immigration au Canada, après avoir accompli avec succès une formation au collège Herzing de Toronto, et mon droit d’exercer après l’examen fédéral que j’ai réussi en 2017», nous explique-t-il avec fierté. La réussite de SOK dans un domaine où la concurrence est «déloyale» est due à son sérieux, conjugué à un savoir-faire bien affiché. «Je suis une personne qui aime bien marquer les esprits par son sérieux et le savoir-faire. Ce qui m’importe le plus, c’est de rassurer tous ceux qui m’entourent, ou bien ceux qui s’adressent à moi dans mon domaine d’expertise qui est l’immigration au Canada. Tous mes candidats deviennent des amis par la suite de notre collaboration ; ce n’est pas génial ça !», assure-t-il, avant d’ironiser plus loin : «Par contre, moi, je ne le suis pas devenu avec l’avocat qu’on avait sollicité lors de notre procédure d’immigration en 2008 !». Avant de se lancer dans cette activité libérale, pleine de défis, au demeurant, ce consultant, originaire de Tizi-Ouzou a été déjà, au début de son installation au Canada, dans la province du Nouveau-Brunswick, conseiller en établissement au profit du centre CAFI, une période durant laquelle il a bénéficié de plusieurs formations de la part d’IRCC, entre 2010 et 2017.
S.A.