L’Algérie possède l’un des plus grands gisements solaires au monde, un potentiel énergétique inépuisable permettant de produire quelque 3 000 KW/heure au mètre carré, mais resté pratiquement inexploité à ce jour. Pour rattraper son retard, elle va, dès 2021, inaugurer un important programme de construction de centrales solaires en diverses régions des zones sahariennes et des hauts plateaux.
Le ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables constate, amèrement, lors de son passage à la chaîne III de la radio nationale ce lundi 21 décembre, que le pays semble avoir « tourné le dos » à cet énorme potentiel, en se focalisant sur l’exploitation des énergies fossiles. Pour lui, les 52 dollars actuels affichés pour un baril de brut, « ne doit pas laisser croire que nous sommes sortis de l’ornière ».
M. Chitour, considère par ailleurs, qu’il devient urgent d’aller vers la transition énergétique, en levant les blocages dus aux « anciennes habitudes » et aux comportements « de bêtise ».
Pour lui, il est intolérable que l’Algérie, confrontée à une situation délicate, continue de consommer l’équivalent de 300 millions de dollars. Il estime, à ce propos, que la grande priorité devra consister à lutter contre le gaspillage à travers des économies d’énergie, relevant au passage que le modèle énergétique national est, à 80 %, non créateur de richesse.
Pour réaliser ces économies, M. Chems-Eddine Chitour fait part de quatre chantiers que sont la conversion des véhicules au GPL, l’introduction de l’usage du Diesel fioul, celui du gaz naturel comme carburant et, enfin, celle de la locomotion électrique.
Révélant le programme d’exploitation du solaire, en particulier, l’invité annonce que, pour 2021, il est projeté de commencer à installer, « un peu partout », des équipements permettant chacun, de produire 1 000 mégawatts de ce type d’énergie, équivalent, précise-t-il, de 1,5 million de mètres cubes de gaz, « que nous allons laisser aux générations futures ».
Des moyens de financement indispensables à la réalisation de ces centrales, il indique qu’ils seront tirés de l’exploitation du gaz non consommé et pour cela, s’accrocher aux pays possédant une grande expérience en matière d’exploitation de l’énergie solaire, citant, notamment, la Chine Allemagne et les Etats-Unis.
F. D.