La mise en place d’un nouveau mode du financement de l’économie nationale s’impose. L’ancien système basé sur l’endettement, soit du Trésor public où du crédit bancaire n’est pas en mesure de répondre, à lui seul, aux besoins du financement, notamment avec la nouvelle orientation du gouvernement, basée sur l’économie du savoir et startups pour la relance de l’économie nationale.
Par Akrem R.
Ainsi, la baisse drastique du niveau des liquidités bancaires, passant de 2600 milliards de DA en 2014 à 600 milliards DA actuellement et avec la situation pandémiques, il est plus que nécessaire d’activer d’autres leviers. Le salut pourrait venir de la première place financière de l’Algérie, en l’occurrence, la Bourse d’Alger.
À cet effet, les responsables de la bourse tentent de se positionner, en mettant en place un système attrayant dans le but de dynamiser le marché boursier plongé dans une longue léthargie depuis des années. Et ce, pour cause de méconnaissance de chefs d’entreprises des avantages d’introduire leurs entreprises en bourse et la disponibilité de la liquidité bancaire durant les années précédentes, a expliqué le directeur général de la Bourse d’Alger, Yazid benmouhoub.
Maintenant les choses évoluent et le financement par le marché financier devient impératif, notamment pour les startups. Ce genre d’entreprises émergentes, explique Benmouhoub lors d’un webinaire, ne peuvent pas bénéficier d’un financement bancaire. «Une startup n’a pas de garanties à donner à la banque, alors la bourse n’exige qu’un bon business plan», a-t-il souligné avant d’ajouter : « Je suis assez confiant que d’ici 4 à 5 ans on pourra avoir les premières startups cotées en bourse».
Toutefois, il y a lieu, d’abord, de modifier le code du commerce afin de permettre aux startups de s’introduire en bourse. La loi actuelle ne le permet pas, puisque seules les sociétés SPA ont la possibilité de coter en ce marché boursier. Un projet de loi est proposé par le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’économie de la connaissance et des Start-up, Yacine El Mahdi Oualid, pour la création de sociétés par actions simplifiées (SPS).
Une fois que la startup aura ce statut, il sera procédé à l’ouverture de son capital en dessous de 10%, indiqué Benmouhoud. En outre, et dans le but de protéger les actionnaires, vu le risque très élevé de mortalité que connait ce genre d’entreprises, «nous avons proposé que la startup ne fait appel qu’aux sociétés et institutions financières durant les trois premières années, avant d’aller vers le public pour bénéficier d’autre levées de fond».
Bientôt un nouveau système d’information
L’intervenant a également annoncé que son institution va accompagner les startups et qu’un challenge sera lancé, incessamment, par un incubateur et la COSOB, et ce, dans le but de dénicher des entreprises innovantes et de les accompagner. «Nous essayons d’être plus simplifiés. D’ailleurs, il n’y a pas de mesures administratives. La bourse exige des critères techniques», a-t-il souligné.
Un nouveau système d’information de la bourse d’Alger sera bientôt mis en service. Ce système permettra, selon le DG de la bourse, de faciliter les cotations, l’introduction en bourse et permettra également au grand public d’investir en bourse en utilisant le mobil et le laptop pour les transactions d’achat et de vente des actions en ligne.
Par ailleurs, la Cosob avait assoupli les mesures d’introduction en bourse, en donnant des dérogations aux entreprises SPA. Durant cette période de pandémie, la condition exigeant la présentation de trois bilans, dont le dernier soit bénéficière, est exclu.
Quant au marché de la PME, il est exigé seulement l’ouverture du capital à 10% et la présentation de trois bilans, est là aussi, exclue. Cet ensemble de mesures visent à la dynamisation de la bourse. La valeur des échanges en Bourse a connu un recul de l’ordre de 68,48% en 2020, comparativement à 2019, en raison, notamment, de la pandémie de la Covid-19 ainsi que le manque persistant d’attractivité du marché financier algérien, selon le dernier rapport annuel de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). Les échanges en valeurs se chiffrent à près de 78,5 millions de dinars l’année passée contre près de 249 millions de dinars au cours de l’exercice d’avant, selon le rapport annuel de cette autorité de régulation. Pour sa part, le volume global des échanges en Bourse a reculé de 64,83% sur un an, en se chiffrant à 87.796 titres en 2020 contre 249.696 titres en 2019, a ajouté la même source.
A. R.