Lors de la dernière réunion du gouvernement, la question de la prise en charge de l’environnement a été abordée à travers un avant-projet de loi modifiant et complétant la Loi n 07-06 du 13/05/2007 relative à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts. Question essentielle qui engage la qualité de vie du citoyen. Dès lors, la protection de l’environnement est devenue l’une des préoccupations de l’État algérien. Les approches impliquant une nouvelle politique économique plus efficace et traduisant la volonté de s’attaquer à ce problème, se sont multipliées. Et cet avant-projet en est la traduction la plus probante.
Par Réda Hadi
Il est à rappeler que la loi susmentionnée, vise à mettre en place une véritable politique de promotion de l’extension des espaces verts ainsi que leur introduction dans tout projet de construction qui est une obligation devant être prise en charge dans les études urbanistiques et architecturales publiques et privées. Il y est prévu d’alléger et de simplifier les procédures régissant ce domaine, ainsi que le transfert de certaines compétences des administrations centrales aux administrations locales en matière de délivrance des actes administratifs y afférents.
Si la question de l‘environnement n‘est pas le premier souci des Algériens, elle n‘en reste pas moins fondamentale pour une qualité de vie meilleure dans un cadre approprié. Reste que cette question n‘est réellement prise en considération que principalement par les associations écologistes. Mais il faut souligner une certaine prise de conscience (bien que relative), par quelques catégories de personnes, qui mettent en avant le délabrement de notre cadre de vie.
Pour les associations écologistes, « la réapparition de certains fléaux, considérés comme jugulés, corrobore l’impérieuse nécessité d’appréhender, avec plus de rigueur et de détermination, la question de l’Environnement en cernant davantage les impacts qu’elle génère dans tous les secteurs d’activités et sur les conditions de vie des populations».
Teriki Djillali, membre d‘un collectif de jeunes qui s’attellent à améliorer les conditions de vie de leur quartier, dit militer pour un environnement plus sain et pour que chaque arbre planté et préservé, soit un pas dans cette voie, mais qu’il faut veiller à ce que «la prise de conscience de la chose environnementale soit prise comme une dilettante par nos compatriotes»
Ce trentenaire, féru d’écologie se demande aussi «pourquoi, d’ailleurs, vouloir à tout prix s’accrocher à des modèles extérieurs, dans le sillage de la dynamique mondiale , alors qu’il est devenu urgent de dépasser le simple constat, et de s’attaquer à une réalité objective interne ayant des impacts au plan régional et de développer des actions simples, concrètes, plus adaptées et surtout efficaces»
Pour cet écologiste, la loi ne peut tout faire et si le cadre réglementaire est fixé, le premier rôle est joué par le citoyen et «c‘est à ce niveau que la bât blesse»
Croissance aujourd’hui, dépollution demain
Teriki Djilali estime, par ailleurs, que «eu égard aux ambitions de l’industrialisation, la préservation de l’environnement a occupé peu de place. La mise en œuvre rapide de l’option de développement fondée sur l’intensification de l’exploitation des ressources naturelles a permis une amélioration de la qualité de vie de la population algérienne. Mais elle s’est faite au détriment de l’équilibre écologique. À part la problématique de la désertification, la question écologique n’a jamais été posée dans tous les plans de développement élaboré depuis l’Indépendance».
Père de deux filles, celui-ci veut donner à ses enfants un cadre de vie bien meilleur que celui dans lequel il a vécu. «Il est temps de réparer nos erreurs. Notre cadre de vie ne doit pas se limiter au barrage vert», nous dit-il
Cette dernière loi pour lui, «devrait pouvoir servir de tremplin à des actions plus grandes».
R. H.