Si le cadre réglementaire et législatif encadrant l’investissement a été mis à niveau, conformément aux standards universels, un grand travail reste néanmoins à consentir en matière d’organisation de notre économie et surtout de la sphère commerciale.
Par Akrem R.
Une bonne partie de notre commerce et même certaines filières de production évoluent toujours dans l’informel. Selon les estimations de certains experts, il représenterait entre 30 à 40%, voire, 50% de l’ensemble de notre économie. Un mauvais signal pour l’attractivité de l’investissement dans notre pays.
En termes clairs, le gouvernement est appelé à trouver els solutions adéquates pour l’éradication de ce fléau qui nuit fortement, d’abord, au Trésor de l’Etat, lui causant un préjudice de 5 milliards de dollars annuellement, ensuite à la stabilité du marché et surtout à l’investissement. Les marchés de gros, sur ce point, sont le baromètre des investisseurs et opérateurs économiques. Ils leurs donnent de la visibilité et les renseignent sur la situation du climat des affaires, d’une manière générale.
D’ailleurs, dira d’emblée, Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans algérien (ANCA), «les marchés de gros sont un moyen d’encourager l’investissement national, et, étrangers surtout. Lors de chaque visite de délégations étrangères, ces derniers nous demandent de visiter nos marchés de gros».
Il a expliqué que les investisseurs ne peuvent pas et ne veulent pas investir dans une économie, dont une partie est dominée par l’informel. «En dépit de plusieurs opérations lancées pour réduire cette sphère, l’informel persiste encore. Les investisseurs ne veulent pas investir dans un secteur où l’informel représente un chiffre énorme», précise-t-il, en expliquant que l’informel représente une concurrence déloyale pour l’activité économique.
Pour Hadj Tahar Boulenouar, il est temps d’ éradiquer l’informel, en mettant en place une véritable stratégie à cet effet. Ceci passera, dira-t-il lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, la réalisation de nouveaux marchés de gros et du détail à travers le territoire national. Ainsi, notre pays aura son véritable réseau de distribution qui va éponger les acteurs de l’informel.
Donc, le gouvernement qui ambitionne d’atteindre une croissance économique importante, (à deux chiffres), dans les secteurs stratégiques notamment, l’agriculture et l’industrie, doit poursuivre ses efforts pour contenir la sphère informelle, en la réduisant au maximum. Sans cela, on risque d’être boudée par les IDE !
Chose que personne ne souhaite pour l’Algérie, un pays-continent appelé à jouer les premiers rôles sur la scène régionale, africaine et même mondiale.
Des efforts sont en train de se faire dans ce sens par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en renforçant la coopération avec plusieurs pays selon le principe gagnant-gagnant. D’ailleurs, notre pays a présenté sa candidature pour adhérer au groupe du Brics, dont les indicateurs et les performances économiques seront pris en considération. Des défis énormes sont alors à relever. Il est à noter que la nouvelle loi sur l’investissement promulguée avec ses textes d’application est en vigueur depuis novembre 2023, mais pas encore applicable sur le terrain. Les investisseurs et les opérateurs économiques s’impatientent de voir la loi régissant l’agence du foncier économique finalisée. Des centaines d’intentions d’investissement sont déjà déposées au niveau de l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (AAPI) et attendent leur validation pour le lancement de ces projets d’investissement.
A. R.