Des quantités importantes de viande rouge bovine seront commercialisées durant ce mois de Ramadhan. C’est la société publique spécialisée « Algérienne des viandes» qui va en assurer la commercialisation de pas moins de 30 000 tonnes, importées de plusieurs pays.
Par Akrem R.
En effet, entre 10 000 à 15 000 bovins vifs seront importés, notamment du Brésil, dont le premier quota est déjà arrivé, a fait savoir Lamine Derradji, Pdg d’Alviar. Les opérations d’abattage débuteront, incessamment, à travers les différents abattoirs du pays, précise-t-il, rappelant qu’une quantité de 20 000 tonnes de viande rouge, sera également importée et mise progressivement sur le marché par des opérateurs agréés dont l’Algérienne des viandes. Selon les explications de M. Derradji, la distribution de cette viande, dont le prix est fixé à 1200 DA/kg, se fera selon un réseau bien déterminé. D’ailleurs, des conventions ont été signées avec des opérateurs pour garantir une large distribution touchant au moins 48 wilayas.
1100 points de ventes à travers le pays
«1100 points de ventes seront inaugurées à travers les quatre coins du pays. Un suivi rigoureux sera également assuré par les services compétents (ministère du Commerce, walis et service de la sécurité) pour l’application et le respect du prix fixé auparavant», a souligné le Pdg d’Alviar, qui s’exprimait sur les ondes de la radio «Chaîne I». Ainsi, une plate-forme numérique sera mise en service, permettant aux consommateurs d’identifier ces points de vente, annonce-t-il, en précisant que les bouchers, ayant signés des conventions avec Alviar, sont tenus de proposer seulement cette viande importée.
Donc, toutes les mesures ont été prises afin d’assurer un approvisionnement régulier du marché, et ce, conformément aux orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Lors du dernier Conseil des ministres, le chef de l’Etat a insisté sur l’impératif d’éviter toute forme d’austérité pour ce qui est de l’approvisionnement des citoyens en produits de large consommation.
C’est un message clair et net à l’Exécutif qui doit mettre les bouchées doubles afin de réguler le marché, à travers la production nationale et de combler le déficit par l’importation. Le gel, depuis 2021, de l’importation des viandes a déséquilibré le marché local. Une situation qui a fait flamber les prix de ce produit riche en protéines. Actuellement, un kilo de viande bovine dépasse les 1800 DA et celui ovine, oscille entre 2000 à 2500 DA ! C’est à la suite de cela que les pouvoirs publics ont décidé de revenir à l’importation de viande bovine afin de casser, d’abord, la chaîne des intermédiaires (spéculateurs) et, ensuite et surtout, les prix des autres viandes. « Nous attendons à ce que les prix des viandes ovines et blanches baissent durant ce mois de ramadhan. La mise sur le marché d’importantes quantités de viandes importées va certainement influer sur le marché et les prix seront à la baisse», estime-t-il.
Selon l’intervenant, les besoins du marché en viande rouge durant le mois de ramadhan sont estimés à 55 000 tonnes. «Alviar va, à elle seule, inondé le marché en commercialisant quelque 30 000 tonnes, soit plus de 50% des besoins nationaux», souligne-t-il.
L’Algérie change de fournisseurs
Questionné sur l’origine des viandes importées, le Pdg d’Alviar a indiqué que l’Algérie s’est émancipée de son marché traditionnel (la France et l’Espagne). « Nous avons opté pour la diversification de nos fournisseurs. Des conventions sanitaires ont été signées, pour la première fois avec le Brésil, l’Argentine, l’Inde, la Pologne et le Soudan», relève-t-il. Cette stratégie a donné ses fruits, puisque, dira-t-il, « nous avons réussi, dans une période courte, à trouver des marchés pour s’approvisionner. Des équipes de nos vétérinaires sont sur place pour assurer un contrôle et le suivi des différentes étapes de l’abattage à l’acheminement. Un de nos bateaux est déjà en mer de la méditerranée. Donc, nous serons au rendez-vous et le marché sera approvisionné progressivement».
S’agissant de la viande ovine, le Pdg d’Alviar a précisé qu’il n’y aura pas de recours à l’importation pour l’instant. Mais si les prix ne baissent pas pendant ce mois sacré, des opérations d’importation seront lancées». C’est un message clair aux intermédiaires, notamment, qui détiennent le monopole sur le marché national. « Nous sommes déterminés à casser cette chaîne de distribution et notre entreprise, dans son plan d’action prévoit l’ouverture d’un réseau de distribution et l’emballage de la viande dans des boites permettant de connaitre sa traçabilité», a souligné le même responsable, en appelant à la mise en place d’une nouvelle stratégie pour le développement de la filière, viande rouge, dans notre. Un grand travail reste à faire dans la filière d’élevage, dont un accompagnement adéquat doit être assuré pour les éleveurs et les gens activant dans l’engraissement des bovins.
A. R.