La 2ème édition du salon Maghrébin des technologies de l’information et de la communication (ICT Maghreb), qui s ‘est ouverte au Palais de la culture à Alger, a permis de montrer les limites, les problèmes et les espoirs de la transition numérique en Algérie. Un E-commerce dominé par l’informel, mais également les blocages bureaucratiques, freine le décollage du secteur, même si de notables avancées sont avérées.
Par Réda Hadi
Dans tous les écosystèmes économiques dans le monde, l’objectif, à travers la numérisation et la digitalisation est de dépasser ces obstacles. Si en Algérie des efforts ont été entrepris, il n‘en demeure pas moins, que le retard en la matière à rattraper est grand. Le numérique occupe aujourd’hui, une place très importante dans le monde, où la technologie touche la quasi-totalité des secteurs, notamment, celui de l’économie qui a connu ces dernières années une révolution constante. Son implication permet l’élargissement de toutes les transactions commerciales, en facilitant la tache aux opérateurs économiques, commerçants et investisseurs, d’améliorer les différentes prestations grâce à des systèmes Androïde très performants.
M. Nabil Djemaa, expert judiciaire en opérations financières, explique que «le retard en matière de numérisation fait perdre de l‘argent à l’Algérie. Un pays sans numérisation et sous développé, et un pays «numérisé» peut se développer en quelques années. Ne serait-ce que du point de vue la masse monétaire, si nous étions numérisés, on économiserait tous les coûts de production de l’argent, car la digitalisation monétique a une grande importance. D’un autre point de vue, si nous développons notre numérisation, nous pourrons suivre, au jour le jour, l‘état des projets en cours, sans avoir besoin de les réévaluer, ce qui nous fait perdre de l ‘argent aussi. La gestion de nos stocks, les prévisions de nos productions, nous éviterait de faire des erreurs. Sinon comment envoyer de la pomme de terre en Libye, alors que nous en importons ? Il faut souligner, alors, le parcours du combattant pour l’achat des logiciels, y compris ceux de la sécurité des systèmes d’information, qui rendent vulnérable notre pays et risquent de mettre en cause sa souveraineté numérique»
Des observateurs soulignent aussi que la bureaucratie a la main lourde, sinon comment expliquer la densité du dossier a fournir pour créer une start-up. A cet effet, on ne peut pas dire qu’il est impossible de rattraper ce retard, vu que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, accorde une importance particulière à la numérisation de plusieurs secteurs
Puisque la volonté politique est là, et avant de passer à l’action, l’élaboration des textes de lois demeure obligatoire tandis que tous les secteurs souffrent de plusieurs vides juridiques. Dans ce registre, tous les observateurs de ce domaine s’accordent à dire que sans réglementation et cadre juridique clairs, et sans expliquer, au préalable, les mécanismes de fonctionnement, ces projets ne resteront que des discours sans suite. Pour relever ce défi de taille, de grands chantiers doivent être ouverts, afin de mieux structurer l’activité de chaque domaine «numérisable».
La numérisation au service de l’économie de la connaissance
Lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale, le ministre délégué chargé de l’économie numérique, a mis l’accent sur l’importance des TIC pour l’évolution de l’économie de la connaissance, soulignant que «c’est à partir des TIC que l’économie de la connaissance prend sa définition et son ampleur», a-t-il indiqué.
«Si on prend l’exemple de la Russie, en 2012, ses exportations étaient autour de 580 milliards de dollars basées essentiellement sur la matière première, alors qu’en Corée du Sud, avec juste les TIC, les exportations ont frôlé les 590 milliards de dollars issus de la conception des cartes mémoires (98% de la production mondiale est coréenne), ces exportations sont basées sur la connaissance», a-t-il précisé.
Pour réussir la transformation numérique, le gouvernement doit faire confiance aux compétences algériennes novatrices, en leur assurant un encadrement de qualité pour ne pas sortir de la logique de numérique.
Le Président a annoncé des mesures incitatives, invitant tous les cadres et responsables à poursuivre le processus de construction et de développement du pays, en vue d’atteindre le rythme de croisière escompté. La tâche ne sera certainement pas facile pour réussir sa transition numérique, mais assurément possible pour accélérer le développement socio-économique de tous les Algériens.
R. H.