Le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), a tenu hier mercredi, à l’hôtel Mercure de Bab Ezzouar, à Alger, la quatrième session ordinaire de son assemblée générale. A cette occasion, un rapport sur la situation économique, sociale et environnementale a été présentée.
Par Akrem R.
Cette rencontre représente une étape d’évaluation de la situation économique, sociale et environnementale qui a caractérisé l’année écoulée 2022, ainsi que les indicateurs les plus importants du premier trimestre de l’année en cours.
Un rapport sur la situation économique, sociale et environnementale pour l’année 2022 a été donc présentée et discuté, passant en revue les développements actuels les plus importants dans tous les secteurs concernés par le développement économique, social et environnemental.
Après son adoption, ce rapport sera ensuite soumis au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avant d’être rendu public, indique le président du CNESE, Pr Sidi Mohammed Bouchenak Khelladi, lors d’un point de presse en marge de cette 4ème session plénière du Conseil.
Rappelant que la mission principale du Cnese est d’accompagner le président de la République dans la concrétisation des 54 engagements de son programme présidentiel, Pr Bouchenak a fait savoir que pas moins de 40 notes de conjonctures et rapports ont été élaborés et remis aux hautes autorités du pays (gouvernement et présidence de la République).
Sans donner plus de détails sur ces notes de conjoncture qui restent «confidentielles», le président du CNESE a néanmoins donné quelques indices sur la situation économique du pays en 2022. Pour lui, elle était une année positive. «Tous les objectifs ne sont pas atteints certes, à 100%, mais beaucoup de choses ont été faites par le gouvernement. Dans sa globalité, l’année 2022 était positive», souligne-t-il.
Amélioration des indicateurs économiques
En effet, et en dépit des conséquences des changements géoéconomiques internationaux, produits notamment par la mondialisation, dont l’inflation mondiale a atteint son plus haut niveau au cours de ces vingt dernières années et perturbations des chaînes d’approvisionnement, l’économie nationale a pu résister, grâce à l’amélioration des prix du pétrole et l’augmentation significative des exportations des hydrocarbures et hors hydrocarbures. La balance commerciale a enregistré une nette amélioration, avec un taux de couverture des importations de 150%, soit un excédent de plus de 20 milliards de dollars en 2022, indique-t-il.
L’année de la relance économique, comme a été décrétée par le Président Tebboune, a été caractérisée par une nouvelle vision économique. Ceci s’est traduit sur le terrain à travers la promulgation d’un nouveau Code de l’investissement et l’amélioration du climat des affaires et l’attractivité des investissements étrangers.
Malgré des progrès remarquables, «notre économie nationale devrait suivre une démarche d’amélioration continue afin de relever les défis de la croissance économique et d’atténuer les faiblesses», préconise-t-il. Sur ce point, le président du Cnese a noté que cette session du Conseil se tient dans une conjoncture difficile marquée par le recul des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, comparativement à 2022, et également la baisse de nos réserves en eau. Ceci exige d’être vigilant et prudent, dira-t-il. Des mesures adéquates sont à prendre donc, afin de garantir une gestion rationnelle de cette source vitale et d’éviter les effets secondaires de cette situation.
Dans ce cadre, le président du Cnese a salué la décision du président de la République pour la généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer, qui reste une solution pérenne et durable. Elle permet l’amélioration de l’indice de la sécurité hydrique du pays à l’avenir, notamment devant les changements climatiques que cannaient le monde.
Pour une gestion rationnelle de nos richesses
En effet, une gestion raisonnable de nos richesses et la rationalisation de notre consommation est un choix qui s’impose de facto. C’est le seul moyen, indique-t-il, pour la réduction de la pression sur le Trésor public, dans ces moments sensibles. Et, ajoute-t-il, de permettre aux pouvoirs publics de poursuivre les efforts pour la finalisation des réformes importantes déjà lancées par le président de la République, dans le cadre de la concrétisation de son projet de l’Algérie Nouvelle. Ce dernier a pour objectif de construire un Etat moderne et ouvert, garantissant le développement pour le pays et le bien-être au citoyen.
Au passage, Pr Sidi Mohammed Bouchenak Khelladi a salué, en tant que Cnese, les décisions importantes prises lors du dernier Conseil des ministres, notamment celles visant la modernisation des institutions de l’Etat, à travers l’introduction de la numérisation dans la gestion des différents services de l’Etat et du service Public.
Sur le plan social, ajoute-t-il, l’année 2022 a été une année de reprise post-COVID 19, sans doute marquée par une inflation qui a affecté le pouvoir d’achat de nombreuses familles à faibles revenus.
Cependant, les mesures prises par les pouvoirs publics ont contribué à atténuer les effets sociaux, par la révision du barème de l’impôt sur le revenu brut, la révision à la hausse des salaires des agents de la fonction publique au cours de l’année 2022, la révision du point probatoire, et le lancement de l’allocation chômage pour les primo-demandeurs d’emploi.
Poursuivre les réformes
En conclusion, le CNESE recommande la poursuite des réformes menées par les pouvoirs publics au profit des citoyens algériens. Sur le plan environnemental, le Conseil salue les mesures prises par les pouvoirs publics pour restructurer le système de gestion des déchets en instaurant une véritable économie circulaire basée sur la rationalisation de l’exploitation des ressources naturelles, la substitution des matières premières, recyclage et valorisation des déchets et promotion des énergies renouvelables.
Dans le domaine des EnR, l’intervenant a recommandé l’accélération des projets de l’installation de centrales solaires et éoliennes dans différentes régions du pays, afin d’atteindre l’objectif fixé à savoir produire 27% de l’électricité totale à partir de sources renouvelables d’ici 2030.
Concernant le développement local, le même responsable a fait savoir que cette dernière est une préoccupation majeure du gouvernement. Indiquant que le schéma national d’aménagement du territoire est en cours de révision, le président du CNESE a mis l’accent sur la mise à niveau de toutes les wilayas, en accordant à chacun d’entre elles un plan de développement spécifique. «Il faut que les zones d’ombres disparaisses. Une cartographie des richesses de chaque wilaya est en cours d’élaboration. Ceci nous donnera une idée sur les potentialités de chaque région pour les investisseurs», conclut-il.
A. R.