Par Yanni Ben
A l’ère des changements climatiques et des perturbations sur le marché énergétique mondial, le développement des énergies renouvelables en Algérie est plus qu’une nécessité. Que ce soit du côté des experts ou au niveau des pouvoirs publics, ils sont nombreux à intervenir sur ce dossier brûlant entre propositions, orientations et interrogations. Mais qu’en est –il réellement sur le terrain ?
Pour l’heure, le programme de développement des énergies renouvelables n’avance pas au rythme souhaité. Lancé en grandes pompes en avril 2011, ce plan patine, 10 ans après. Et dire que l’Algérie considère ce programme comme un levier de développement économique et social. Mais cette dynamique d’énergie verte tarde à être enclenchée de manière effective, même si le pays possède un potentiel non négligeable. Et pour cause, depuis son lancement, les facteurs de blocage sont nombreux et d’ordre…administratifs. Ce qui fait qu’entre les ambitions et la réalité du terrain, le fossé est énorme. D’ailleurs afin de le « libérer » des lenteurs bureaucratiques (chevauchement des prérogatives en termes de gestion du dossier entre le ministère de l’Energie et des Mines et celui des Energies renouvelables), ce dossier est confié au ministère de la Transition Energétique des Energies renouvelables, dirigé par Chems Eddine Chitour. Ce département s’est fixé comme objectif la mise en place de 15 000 MW de centrales d’énergie renouvelable à l’horizon 2035, ainsi que l’application du Plan national d’efficacité énergétique.
Chems Eddine Chitour à la rescousse
A travers ce ministère, le gouvernement ambitionne de généraliser les procédés d’isolation thermique dans les nouvelles constructions, de convertir les véhicules à des combustibles moins polluants, d’équiper les éclairages publics et les administrations de dispositifs, basse consommation, et d’interdire l’importation d’équipements énergivores. Il mettra également en place, des incitations aux investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. La mise en œuvre du plan gouvernemental visant à construire 4 000 MW de centrales d’énergie renouvelable d’ici 2024 et 15 000 MW d’ici 2035, est également en ligne de mire. La feuille de route du ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, adoptée en Conseil du gouvernement, repose sur trois axes : le premier, concerne la rationalisation de la consommation d’énergie, cela fait appel à l’efficacité énergétique des équipements qui ne doivent pas être énergivores et aux économies d’énergie. « Nous devons rapidement évoluer et sortir de l’ébriété énergétique actuelle et aller vers la sobriété énergétique qui nous permettra de consommer moins en consommant mieux et surtout en étant acteurs et non spectateurs de notre destin, car une grande partie de la réussite proviendra de notre aptitude à comprendre qu’il est de la responsabilité de chaque citoyen d’apporter par ses gestes éco-citoyens, par son inventivité, à mettre en œuvre l’autoconsommation, à diminuer la pression sur les énergies fossiles», selon le ministre Chitour.
Y. B.