La production aquacole réalisée de janvier à septembre derniers est de 1430 tonnes, selon les responsables du secteur de la Pêche et des ressources halieutiques, qui annoncent qu’elle dépasse celle réalisée en 2020. Implantées le long des 130 km du littoral de la wilaya de Chlef, notamment à Oued Goussine (commune de la daïra de Beni Haoua), à Ténès et à El-Marsa, la pêche en général et l’aquaculture en particulier se portent enfin bien, en comparaison avec les années précédentes.
Par Réda Hadi
Si les résultats sont probants, la pandémie a tout de même laissé des traces. Si dans d’autres wilayas côtières du pays, le secteur de la pêche a été fortement impacté par la pandémie marqué par les mesures de confinement qui ont empêché les pêcheurs d’exercer leur activité mais plus encore par une crise de la demande liée à la fermeture des criées, des restaurants, au niveau de la wilaya de Chlef, l’activité n’a été suspendue que pour quelques jours pour reprendre de plus belle.
A titre d’exemple, les sardiniers du port de pêche de Ténès ont ramené dans leurs filets 1555 tonnes de sardines en août 2021, 1576 tonnes en septembre et 691 tonnes en octobre, soit un total de 3822 tonnes en quatre mois.
A noter une prise exceptionnelle qui a été réalisée dans la nuit du 15 août 2021 où, pas moins de 100 tonnes de sardines ont été pêchées . Ces chiffres illustrent à eux seuls, selon les responsables locaux, une bonne pêche durant cette année quand on sait qu’au cours de l’année complète de 2020 la production avait atteint seulement 1900 tonnes Cette production significative s’est répercutée sur le prix du kilo de sardine qui a atteint les 100 dinars, de quoi réjouir les ménagères en ces périodes où le poulet et la viande sont inabordables. Quant au facteur climatique et particulièrement le mauvais temps qui a sévit pendant plusieurs jours, cela n’a ni influé ni perturbé en aucune manière, le secteur de la Pêche et particulièrement les pêcheurs .
En ce qui concerne l’aquaculture, la wilaya de Chlef fait office de leader national en matière d’aquaculture marine. Elle compte six fermes aquacoles sur son littoral. La production prévue pour cette année est de l’ordre de 2200 tonnes, essentiellement de la daurade, du loup de mer et des moules. On peut dire que l’aquaculture a tendance à produire plus de poisson que la pêche ordinaire effectuée par les sardiniers. Néanmoins, la filière fait face à plusieurs défis de nature à impacter sa production et son taux d’intégration national, dont, notamment, l’importation des larves de poisson et de leur aliment, et le financement et aménagement des bases de vie (zones d’activités).
Outre la demande croissante dont elles font l’objet dans le bassin méditerranéen, les larves de poissons ensemencées dans les cages flottantes sont importées en devises, et font monter la facture d’importation. A cela s’ajoute le retard enregistré dans la réception des commandes, constituant un véritable défi pour les promoteurs de fermes piscicoles, qui veulent concrétiser des projets complémentaires à la pisciculture et l’engraissement du poisson.
Cependant la réduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 19 à 9 % pour les projets de production halieutiques va ouvrir de nouvelles perspectives pour la filière, au même titre que sur l’augmentation de la production, et la baisse des cours du poisson sur le marché local.
R. H.