Après plus de deux mois de négociations marquées par des volte-face de Donald Trump, la Maison Blanche a augmenté, vendredi 9 octobre, à près de 2 000 milliards de dollars son enveloppe pour un nouveau plan de relance de l’économie, espérant ainsi un accord avec les démocrates à trois semaines de l’élection présidentielle.
Par Farid et agences
«Honnêtement, je voudrais voir un plan de relance plus vaste que ce que les démocrates ou les républicains proposent», a indiqué le Président américain, au cours d’un échange téléphonique avec Rush Limbaugh, figure de la sphère conservatrice, diffusé vendredi à midi.
Donald Trump a assuré vouloir «que l’argent aille aux gens. Ce n’était pas de leur faute», a-t-il dit, en référence à la pandémie, qui a provoqué une paralysie de l’économie et anesthésié le marché du travail.
Le locataire de la Maison Blanche avait, pourtant, brutalement annoncé, mardi, le report à après l’élection du 3 novembre des négociations sur ces aides, très attendues par les ménages et les entreprises confrontés à des difficultés financières provoquées par la pandémie.
Cette annonce avait suscité des critiques indignées jusque dans son camp, et il avait, ensuite, fait marche arrière et proposé des mesures ciblées.
Donald Trump a, donc, encore changé de position, vendredi, et la Maison Blanche est «prête à augmenter le niveau» des dépenses, mais ne veut pas aller au-delà du seuil symbolique de 2 000 milliards de dollars, selon la directrice de la communication, Alyssa Farah.
C’est nettement supérieur aux 1 500 milliards de départ, mais encore inférieur aux 2 200 milliards minimum, jugés nécessaires par les démocrates. Fin mars, un premier plan de relance de 2 200 milliards de dollars avait été adopté, et rallongé de 500 milliards en avril.
Le geste de la Maison Blanche était salué à Wall Street, où les indices boursiers ont poursuivi leur marche en avant.
En grossissant son enveloppe, l’administration Trump espère pouvoir convaincre les démocrates. Mais les deux camps se regardent en chiens de faïence, et à l’approche d’une élection particulièrement clivante, chacun craint que l’autre ne s’attribue le mérite d’un accord.
Les discussions sont menées, côté démocrate, par la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et, côté administration Trump, par le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin.
Ils se sont parlé pendant plus d’une demi-heure, vendredi en début d’après-midi, et M. Mnuchin a «apporté une proposition destinée à répondre à certaines des préoccupations des démocrates», a salué le porte-parole de Nancy Pelosi, Drew Hammill, dans un tweet.
«Les négociations sur le montant total se poursuivent», a-t-il ajouté.
«J’espère que nous trouverons vite un accord», avait dit Nancy Pelosi, plus tôt lors d’une conférence de presse, soulignant qu’il s’agissait «à moitié d’argent, et à moitié de politique».
F. D.