Par Hakim Outoudert
Le moins que l’on puisse dire, est que le gouvernement, et partant, le président de la République, auraient de quoi se plaindre d’une accumulation de missions, toutes aussi ardues, les une que les autres, et en des délais plutôt courts.
La mission la plus immédiate, et non moins cruciale, est celle de maintenir un tant soi peu serein, le climat social durant le mois de Ramadhan, objet de toutes les angoisses populaires, comme rarement nous en avons été témoins. Et pour cause. Les quelques jours qui nous séparent de cette échéance, ne sont pas pour rassurer le commun des Algériens, quant à un reflux conséquent d’une mercuriale des prix qui en est toujours à frôler des cimes indécentes et révoltantes.
L’angoisse d’un éventuel mois de toutes les contraintes, pécuniaires, notamment, est d’autant plus forte, par ailleurs, que côté pouvoirs publics, ses services semblent éprouver toutes les peines du monde, non seulement à juguler la spirale spéculative actuelle, mais même à pouvoir en expliquer réellement les tenants et aboutissants…
Au point où, la soudaineté et l’ampleur du phénomène, exacerbé par des pénuries tout autant intrigantes de produits de base, ont tôt fait de suggérer aux autorités, la seule explication plausible et « logique » à leurs yeux, à ces étrangetés économiques : une éventuelle opération occulte de déstabilisation sociopolitique, d’autant plus que le pays est en proie depuis plus de 2 ans à un contexte politique des plus explosifs.
Une situation en tous les cas pour le citoyen lambda, qui le moins que l’on puisse dire, est tout sauf rassurante. Le chef de l’Etat, semble en être parfaitement conscient, qui multiplie ses assurances à l’endroit des Algériens, notamment, lors de ses conférences de presse, autant sur la capacité de l’Etat à prendre en charge leurs préoccupations que de sa détermination et les moyens en sa possession à combattre les pratiques nuisant à leur quotidien. Des engagements qui, en vérité, ne sont pas restés lettre morte, si l’on s’en tient au constat de légers repli des prix de certains produits de base et de leur disponibilité, depuis quelques jours, mais aussi, des efforts de l’Etat quant à stabiliser le marché à travers des opérations de déstockages de marchandises et autres importations de produits de premières nécessité. Mais encore, faudrait-il que ces laborieuses initiatives, ne soient pas parasitées par des promesses sans lendemains de certains ministres au risque d’entacher la crédibilité du moindre effort de l’Etat.
H. O.