Par Lyazid Khaber
«Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors on saura que l’argent ne se mange pas.»
Geronimo
Tout le monde, ou presque, parle de la menace pesante sur l’écosystème. Mais, à y voir de très près, on se rendra à l’évidence qui fait que, tout le monde, ou presque ne se fait pas trop de mal pour préserver cette nature qui, pourtant, reste la seule évidence pour la continuité de la vie sur terre. Les derniers chiffres communiqués, à l’occasion de la journée internationale des forêts, célébrée le 21 mars, par le DGF (Direction générale des forêts), concernant les espèces floristiques en voie d’extinction, et dont une bonne partie compte parmi les plantes endémiques de notre pays, donnent froid dans le dos. En effet, avec 1.611 espèces considérées comme rares à rarissimes, sur un total de 3.139 espèces inventoriées, la DGF fait état de 51% de celles-ci qui sont tout simplement menacées de disparition. Les causes sont diverses, mais à les considérer, on saura que l’homme est en bonne partie, l’origine principale de cette situation. La DGF explique, en effet, que cet état des lieux est lié à «la dégradation des habitats naturels, suite au développement de multiples infrastructures, l’urbanisation croissante, les incendies récurrents, les défrichements et labours des écosystèmes fragiles, l’érosion des sols, la sécheresse prolongée, et l’exploitation anarchique». Pourtant, cela fait bien des années depuis que des spécialistes n’ont eu de cesse de dénoncer cette situation et ces attaques ciblant l’environnement et la nature. Le pire, c’est que parmi ces innombrables projets initiés, et considérés à juste titre comme de potentielles menaces pour la nature, sont initiés par l’Etat. Des lois, des règlements, des plans mais surtout des institutions ont été mises en place depuis plusieurs années déjà dans le pays –tout cela financé sur le dos du contribuable et de la rente pétrolière-, mais sans qu’il y ait de résultats probants. La dégradation continue des milieux naturels se poursuit «tranquillement» et l’on se contente encore de dresser des bilans négatifs de la catastrophe rampante. C’est dire, que tout reste à faire dans ce domaine, et les pouvoirs publics doivent, plus que jamais, placer la préservation de la nature au cœur de l’intérêt suprême de la nation. Car, dans le cas où on continuera à agir de la même façon que dans le passé, nous n’aurons plus qu’à regretter ce que nous pouvons bien sauver, maintenant qu’il n’est pas encore trop tard.
L. K.