Par Lyazid Khaber
«Allez-vous y retrouver parmi le faux vrai, le vrai faux, le vrai vrai et le faux faux !»
Armand Salacrou
Le faux est presque partout. Il semble bien envahir la cité. Des affaires inhérentes au faux et à l’usage du faux sont quotidiennement traitées par les tribunaux. Mais le faux continue bien de sévir. En fait, tout semble avoir sa fausse copie. Les billets, les documents administratifs, les agents immobiliers, les officiers et… même les mendiants. Voilà une vérité qui renseigne sur l’état de déliquescence d’une société qui se cherche et qui, à force de perdre ses repères, se morfond et se disloque. Les escrocs ne sont pas une création algérienne. Pas du tout ! Mais, pourquoi l’on ne cesse présentement de les voir prendre des allures parfois inimaginables ? Y a-t-il un quelconque laisser-aller ? Possible, mais tout peut s’expliquer par les longues années de braise qui se sont imposées à nous comme une chape de plomb. Les années du terrorisme ayant engendré la paupérisation de pans entiers de la société, n’ont pas manqué de remodeler les mentalités. L’attrait du gain facile devint un fait, et comme certains responsables ne se souciant pas du devenir de la société plus qu’ils ne le font quand il s’agit de celui de leurs progénitures, la boucle est bouclée. Le faux et l’usage du faux s’imposent comme alternative.Ainsi, il n’est pas rare de voir des dockers se muer en journalistes, des charlatans en médecins, des petits lascars en officiers de l’armée, des bons-à-rien en faiseurs d’espoirs et, et, et… tout ça, rien que pour leurrer son prochain et gagner indignement quelques sous, heu ! Quelques liasses… l’œuvre du «beggarisme» est ainsi entreprise en partant des niveaux les plus bas.Tout le monde veut devenir riche. Plus tôt sera le mieux, SVP! C’est dans ces conditions que tous les parasites trouvent leurs comptes, poussant à l’exil, sinon à l’agonie, les vrais de tous bords. Mais, l’Etat ne restera pas éternellement inerte devant ces dérapages. La page des mauvais souvenirs est définitivement tournée. C’est maintenant que celui-là devra sévir. Il est temps de mettre un terme à cette pagaille.Nous avons comme un sentiment qui renseigne sur une volonté accrue d’en découdre avec ce mal rampant. Les grosses boîtes publiques, jusque-là perçues comme des mangeoires par les faux dévots, se dotent de nouveaux moyens de contrôle (voire, un code de bonne gouvernance, d’éthique…). Les faux dévots n’ont, donc, point de largesse de la part d’un Etat qui, dans le passé, s’est montré indulgent. C’est dire que l’on est bien reparti pour rebâtir. En tout cas, les temps ont changé… il est temps de comprendre.
L. K.