Le Président, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de geler, à partir de dimanche dernier, et jusqu’à nouvel ordre, l’application des taxes et impôts sur les produits alimentaires et le matériel informatique, imposés par la loi de finances 2022. La décision a été annoncée, à l’issue de la réunion de Conseil des ministres qui a examiné, notamment, la question de la disponibilité des produits de consommation et la cherté de la vie.
Par Réda Hadi
Selon le communiqué de la Présidence, le chef de l’État «a ordonné au gouvernement de prendre toutes les mesures et procédures visant à faire éviter aux citoyens l’impact de la flambée vertigineuse des prix sur les marchés internationaux durant l’année en cours jusqu’à leur stabilisation».
Selon la même source, «l’État va prendre en charge la différence des prix des produits destinés aux citoyens à travers l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), et ce, compte tenu de l’augmentation des prix à l’international».
Concernant la production des viandes, le Président algérien préconise de renforcer davantage le contrôle sur les subventions dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage de bétail pour une stabilité des prix au service des citoyens».
L’Algérie connaît, depuis quelques mois, une hausse vertigineuse des prix des produits de consommation. Toutes les denrées alimentaires de base sont concernées par cette flambée. Cette inflation s’est aggravée depuis le début de l’année en cours, avec de graves conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages.
Le bémol des experts
Aussi, le gel des taxes et impôts, s’il a été favorablement accueilli par les citoyens, les économistes approuvent la décision du président mais font remarquer que c ‘est « un retour aux subventions ». Billel Aouali économiste et consultant, précise, en effet que «le Président a gelé les taxes et impôts pour certains produits par obligation». Cet expert précise aussi, que «le pouvoir d’achat a été trop érodé, et, momentanément, c’est la seule solution. Bien sûr, cela va à contre-courant de la loi de finances 2022, mais nécessité oblige, le presient a le droit de geler des articles de cette loi. Evidemment, c ‘est un retour aux subventions, mais la « paix sociale » et le bien-être des citoyens ont été les raisons principales qui ont conduit le Président à cette solution. Je précise aussi que cela ne résout pas le problème du pouvoir d’achat. Cette solution ne fait que l’ajourner. Le pouvoir d’achat ne peut être résolu que par une économie forte avec une vision stratégique à long terme. Le pouvoir d’achat ne peut être renforcé que par le plein-emploi, des exportations hors hydrocarbures, et surtout, le contrôle de l‘economie interne qui passe évidemment par l‘obligation de mettre un terme au marché parallèle qui nous gangrène. Il ne faut surtout pas que l‘on prenne l’habitude de gérer notre économie par à-coups. Tôt ou tard, on doit passer par des sacrifices pour remonter la pente. L‘Etat providence a assez duré. Il est temps de se retrousser les manches»
R. H.