La corruption. Voici un phénomène qui n’a pas manqué de faire couler de l’encre, et qui, des années durant, a saigné l’économie nationale. Les entreprises publiques, les administrations et même les hautes institutions n’ont pas échappé à la déprédation, et ce n’est que ces dernières années, suite à la chute du régime de la rapine, dirigé par l’oligarchie des compradors, que l’on s’aperçoit de l’ampleur des dégâts. Depuis 2019, la lutte contre ce phénomène est devenue systématique, et le nombre de prévenus qui croupissent dans les différentes prisons du pays, n’est que la preuve concrète du délitement qui a touché la quasi-totalité des secteurs d’activité dans le pays sous l’ancien régime. C’est dans le cadre de cette démarche continue engagée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, depuis son élection à la tête du pays, que la première compagnie publique nationale Sonatrach, a mis en place un mécanisme de lutte approprié, appelé «SPEAKUP».
Par Nabila A.
La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle plateforme numérique dénommée «SPEAKUP», dont la fonction est le signalement et la détection des actes de corruption au sein du groupe à l’échelle nationale.
Selon un communiqué diffusé hier dimanche, «La Sonatrach a franchi une étape décisive dans sa lutte contre la corruption en lançant le 10 septembre 2023, une plateforme numérique de signalement dénommée « Sonatrach Conformité anticorruption : SPEAKUP »».
Il s’agit selon les rédacteurs dudit communiqué, d’un «mécanisme d’alerte et de dénonciation qui s’inscrit dans une approche proactive adoptée par Sonatrach». Basée sur la norme ISO 37001 relative au Système de management anti-corruption (SMAC), le SPEAKUP constitue, précise-t-on de même source, la première plateforme numérique de signalement et de détection des actes de corruption à l’échelle nationale.
En droite ligne de la politique de l’Etat
Il faut rappeler que la démarche s’inscrit en droite ligne des directives du président de la République qui a réaffirmé à maintes occasions son engagement à combattre le fléau de la corruption sous toutes ses formes, appelant les Algériens à poursuivre la lutte en déployant tous les moyens nécessaires pour y parvenir.
La moralisation de la vie publique a, d’ailleurs été l’un des axes de son programme, qui s’est matérialisé par l’institutionnalisation de la Haute Autorité de Transparence, de Prévention et de Lutte contre la Corruption (HATPLC), en vertu de la Constitution de 2020 qui lui confère de larges prérogatives.
C’est dans ce cadre d’ailleurs que le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a procédé en juillet dernier, au lancement officiel de la «Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption pour le quinquennat 2023-2027».
Une démarche que la présidente de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, Mme Salima Mousserati, estime louable mais surtout vitale, estimant que cette stratégie nationale «vise à mettre en place une série de dispositions et plans stratégiques sectoriels tendant principalement à traiter la problématique de changement du comportement de l’individu et des groupes en vue de renforcer la transparence et la prévention et la lutte contre la corruption au niveau des secteurs publics, économique et de la société civile étant des acteurs concernés par la mise en œuvre et le suivi de cette stratégie».
«Faciliter la dénonciation sincère des actes de corruption»
Ceci dit, les moyens de lutte contre ce phénomène sont en phase de généralisation à tous les secteurs, d’où cette initiative de la Sonatrach considérée comme le véritable poumon de l’économie nationale. L’on se rappelle bien les différents scandales retentissants ayant secoué ce géant pétrolier, et n’ayant pas manqué de provoquer un véritable séisme dans les sphères décisionnelles et médiatiques, il y a quelques années de cela.
Ce qui fait que pour les responsables actuels de la Sonatrach, la lutte contre ce phénomène dévastateur revêt un caractère de nécessité impérieuse. Optant pour la prévention, les responsables de la compagnie nationale des hydrocarbures, insistent sur le fait que cette plateforme ait été développée avec des normes et des outils sécurisés, permettant aux employés, partenaires, clients et autres parties prenantes de signaler, en toute sécurité, des actes illégaux ou illicites graves conformément à la loi et à la réglementation en vigueur, ainsi que toute violation de la politique et code de conduite anti-corruption de Sonatrach.
En effet, la plateforme numérique «SPEAKUP» est «en parfaite adéquation avec les lignes directrices du Système de management des alertes de la norme ISO 37001 adoptée par Sonatrach et qui assure la protection de l’identité des personnes impliquées dans les signalements et garantit la sécurité des informations issues des dénonciations», précise-t-on.
Ainsi, il est indiqué qu’à travers la mise en place de cette plateforme, Sonatrach va «faciliter la dénonciation sincère des actes de corruption et renforcer la lutte contre la corruption».
N. A.