Le projet «Solar 1000» est sur la «bonne voie», a rassuré, hier, le secrétaire général du ministère de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, Pr Mahmah Bouziane. Il a affirmé que ce projet, visant la production de l’électricité à partir de l’énergie solaire, repose sur des bases solides.
Par Akrem R.
Pour l’intervenant le «retard», dans l’ouverture des plis de l’avis d’appel d’offres lancé en décembre 2021, a été une occasion pour son ministère de réaliser un travail technique approfondi et systématique auprès de tous les acteurs des systèmes énergétique et financier.
Ce travail a permis, dira-t-il, la révision à la baisse du prix de kilowattheure, grâce à une nouvelle étude de faisabilité économique.
«Nous avons réussi, grâce à la mobilisation de plusieurs indicateurs, à l’optimisation des dépenses. Le coût actualisé de l’énergie qui est la somme des coûts de toutes les étapes d’investissement et d’exploitation sur 25 ans divisé par les kilowattheures, a été réduit d’environ de 25%», a souligné Bouziane qui s’exprimait sur les ondes de la radio nationale «Chaîne I». En effet, les éléments de réussite de ce projet sont réunis, contrairement à ce qui a été dit ici et là.
«Notre objectif n’est pas la réalisation uniquement de stations solaires, mais de participer à la sécurité financière de notre pays. Certes notre mission en tant qu’Etat régalien n’est pas la fixation des prix, mais nous essayons de mettre tous les éléments pour la réussite de ce projet ambitieux, à travers un accompagnement efficace pour les investisseurs et la production d’un kilowattheure au plus bas prix», précise-t-il.
Depuis le lancement de l’appel d’offres du projet de production de 1 000 mégawatts en énergie solaire, Solar 1000 MW, à la fin de décembre 2021, les opérateurs, locaux et étrangers expriment de plus en plus leur intérêt pour ce projet.
Pas de révision du cahier des charges
Pour l’instant, 111 entreprises mondiales spécialisées dans les énergies renouvelables ont retiré le cahier des charges pour la réalisation du projet Solar 1000 MW. Le nombre de ces entreprises devrait augmenter, d’autant que le délai de l’appel d’offres est prolongé à une date ultérieure.
Cette décision de prorogation de délai «fait suite à la demande des investisseurs nationaux et internationaux participants au projet Solar 1000 MW, souhaitant approfondir leurs études techniques et financières», avait précisé en juin dernier la Société algérienne des énergies renouvelables (Shaems) chargée de la gestion de la réalisation du projet, dans un communiqué.
L’intervenant a assuré les investisseurs que le cahier des charges ne sera pas révisé et aucune modification ne sera introduite, du fait que les lois sont claires.
Mobilisation de 3000 ha pour abriter les stations
«Actuellement, on se prépare pour le lancement de la deuxième étape de ce projet», affirme Mahmah, en faisant savoir que des superficies (parcelles de terrain) de près de 3000 hectares sont déjà mobilisées.
Elles sont reparties, détaille-t-il, sur quatre wilayas (El Tarf, Sidi Bel Abbes, Oued Souf et Touggourt). Le règlement du problème du foncier permettra aux investisseurs d’avoir plus de visibilité sur leurs projets d’investissement, en effectuant les études techniques nécessaires.
Détaillant le plan EnR du gouvernement, le SG Mahmah Bouziane a indiqué que la réalisation de la première phase de ce projet de 1000 mégawatts, contribuera à l’augmentation du mix énergétique de 2,6 %, pour atteindre dans la deuxième phase de ce projet, à savoir la réalisation de 2000 mégawatts, à plus de 5%, à enfin d’atteindre les 30% d’ici 2030.
Réduire la consommation de 10%
Outre le développement des EnR, la tutelle s’est lancée dans un vaste programme pour la réduction de la consommation énergétique de 10 % d’ici 2030. Plusieurs conventions ont été signées avec plusieurs départements ministériels (affaires religieuses, Postes, les hôpitaux, éclairages publics …) dans le but de réduire la consommation énergétique, tout en allégeant la pression sur le Trésor public. L’éclairage public, à lui seul, coûte près de 15 milliards de DA annuellement !
Dans le domaine des transports, l’invité de la radio a expliqué qu’à travers le programme national de conversion des véhicules utilitaires au GPLc, 90% de l’objectif de conversion de 50 000 véhicules a été atteint dans un premier temps, grâce à des micro-entreprises créées à cet effet, ayant permis la création également, de 1 700 emplois directs.
Questionné sur la surproduction qui sera injectée sur le réseau électrique, Bouziane a indiqué que cette dernière n’est pas une problématique en elle-même. Elle sera destinée à l’exportation, notamment, vers les pays voisins, à l’instar de la Mauritanie, Mali et autres pays africains, selon l’approche algérienne visant à renforcer sa profondeur africaine par sa contribution au développement du continent.
En somme, la stratégie nationale de transition énergétique vise au renforcement de la sécurité énergétique du pays à long terme et à assurer la sécurité et les équilibres financiers à travers ces projets pour soulager le Trésor public sur le plan financier.
A. R.
Comment se fait-il que NEAL et la SKTM, toutes deux sous l’autorité de Sonatrach et de Sonelgaz n’ont jamais publié un quelconque rapport complet sur le retour d’expérience et le retour sur investissement des différentes installations solaires et éoliennes réalisées depuis 2011 et totalisant moins de 400MW? Pourquoi ne leur a-t-on jamais demandé des comptes sur le prix, la qualité et la conformité des équipements acquis ou achetés à travers des intermédiaires en Chine et en Europe? Quel a été le rendement de ces installations en fonction des lieux d’installation, de la température selon les saisons, de l’ensoleillement et des conditions météorologiques? Quels ont été les différents problèmes rencontrés en matière d’entretien et de maintenance? Quels ont été les tentatives de vol, de « caillassage » et de sabotage des installations? A-t-on pensé à créer des dispositifs de systèmes de surveillance, d’alerte et d’équipes de protection et de réaction rapide? Une dernière interrogation: Existe-t-il un laboratoire (ou des laboratoires) d’essai et de certification des panneaux photovoltaïques (PV)?