À l’approche du mois sacré de Ramadan, le ministère du commerce intensifie ses actions pour assurer un approvisionnement en produits essentiels, répondant ainsi aux besoins croissants des consommateurs. Mohamed Mezghache, directeur général de la surveillance et de la répression des fraudes, a détaillé hier, lors d’une interview sur la chaîne 1, les mesures mises en place pour garantir la stabilité du marché. Ces initiatives incluent la modernisation des infrastructures, la régulation de la distribution et la lutte contre les pratiques illégales afin de prévenir toute perturbation et assurer la disponibilité des produits de base tout au long du mois sacré.
Par Houria Mosbah
Le ministère du commerce travaille en coordination avec divers acteurs pour assurer une offre suffisante de produits de base. «Nous avons dépassé le stade des pénuries », a déclaré Mohamed Mezghache.
Ainsi, 13 000 tonnes de viande rouge et 15 000 tonnes de viande blanche seront importées en supplément des 35 000 tonnes produites localement chaque mois.
Parallèlement, la production de sucre et d’huile sera respectivement augmentée à 4 200 et 3 600 tonnes par jour, tandis que la production de lait en poudre passera de 21 000 à 24 000 tonnes mensuelles.
La plateforme numérique du ministère permet un suivi en temps réel des niveaux de production et des réseaux de distribution, garantissant ainsi la disponibilité des produits sur tout le territoire.
De plus, le ministère prévoit d’augmenter de 20 % la capacité des unités de production de semoule et d’injecter des quantités supplémentaires sur le marché pour prévenir toute fluctuation.
Modernisation et lutte contre la spéculation
Depuis l’entrée en vigueur de la loi contre la spéculation en 2021, les infractions ont baissé de 68 % par rapport à 2014. Cependant, Mohamed Mezghache reconnaît des défis persistants liés au manque de transparence et à l’évasion fiscale dans la chaîne de distribution.
« La transparence reste un défi », a-t-il affirmé, ajoutant que de nouvelles mesures législatives pour 2025 incluront le paiement électronique pour réduire les pratiques non transparentes.
En parallèle, des efforts sont en cours pour moderniser les marchés de gros et réduire le nombre d’intermédiaires, ce qui permettra de diminuer les coûts des produits, notamment agricoles. Une cellule de veille a été mise en place pour analyser les fluctuations économiques et anticiper les éventuels problèmes.
Implication des acteurs locaux pour protéger le pouvoir d’achat
L’efficacité des initiatives du ministère repose sur la collaboration avec les walis et les directions locales du commerce. Ces acteurs jouent un rôle clé dans la surveillance des marchés et l’intervention en cas de perturbations.
Mohamed Mezghache a également appelé les citoyens à se référer aux sources officielles pour vérifier la disponibilité des produits, afin d’éviter les rumeurs infondées circulant sur les réseaux sociaux.
En outre, des efforts de recensement des besoins des ménages et d’évaluation du pouvoir d’achat seront lancés avant la fin du mois pour affiner les stratégies d’approvisionnement.
« Nous visons à garantir un prix unifié, y compris dans les wilayas du Sud », a expliqué M. Mezghache, en mentionnant des mécanismes de compensation des coûts de transport. Le ministère du commerce redouble d’efforts pour répondre aux besoins des citoyens et préserver leur pouvoir d’achat durant le mois sacré.
Malgré les défis, les actions prévues témoignent d’une volonté de modernisation et de régulation efficace des marchés.
H. M.