L’Algérie affiche ses ambitions et veut se redéployer sur la scène internationale. En effet, l’année 2023 sera couronnée par l’adhésion de notre pays aux BRICS, selon le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Par Akrem R.
Un tel processus témoigne de la volonté de l’Algérie de se positionner sur l’échiquier mondial, comme puissance économique régionale influente. Ce qui exige, dira le chef de l’Etat, une poursuite des efforts dans les domaines de l’investissement et du développement économique et humain d’une part, et de passer à des niveaux supérieurs d’exportation, d’autre part.
M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé, dans ce sens, que l’augmentation de la valeur des exportations hors hydrocarbures n’est plus un simple slogan, mais une réalité sur le terrain, relevant l’effort consenti par la Société algérienne des Foires et Exportations (Safex) pour organiser des expositions de produits nationaux dans certains pays africains en attendant leur généralisation vers d’autres pays. «C’est lorsque notre Produit intérieur brut (PIB) dépassera les 200 mds USD, que nous pourrons dire que nous sommes proches des BRICS», a-t-il poursuivi.
Sur ce point, l’expert en économie, Dr Ishak Kherchi affirme que l’adhésion de l’Algérie au groupe des Brics, composé de la Chine, La Russie, l’Inde, l’Afrique du Sud et du Brésil, nécessiterait des taux de croissance à deux chiffres à partir de 10, 11 et 12%, ou un taux de croissance de 5% durant les cinq dernières années. C’est dire qu’un grand travail reste encore à faire en matière de relance économique. De gros investissements sont à consentir dans les meilleurs délais afin de parvenir à augmenter rapidement la croissance économique de notre pays. D’ailleurs, c’est dans cette optique que s’inscrit l’effort du gouvernement dans la promotion de l’investissement, en procédant à la promulgation d’une nouvelle loi, plus au moins attractive et transparente, grâce à laquelle un investisseur quelle que soit son origine, sera protégé.
Dynamiser l’investissement au niveau local
Dans ce cadre, notre interlocuteur a estimé que, maintenant, la balle est dans le camp des autorités locales, notamment, les walis. « C’est à eux de relever le défi, en mettant en place les conditions idoines pour accompagner les investisseurs. D’ailleurs, les walis sont la colonne vertébrale de l’Etat. Certes, le cadre juridique et législatif a connu une nette amélioration, mais place maintenant à la concrétisation sur le terrain. Nous devons travailler énormément au niveau local pour booster l’investissement munis d’une vision et approche internationales», suggère-t-il. C’est à travers cette stratégie qu’«on pourra augmenter les taux de croissance de notre pays et dégager des excédents de production pour aller conquérir des parts sur les marchés mondiaux», ajoute-t-il.
S’agissant de la position des membres de l’organisation vis-à-vis de la candidature de l’Algérie, le chef de l’Etat a affirmé que la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud ont accueilli favorablement cette démarche, ajoutant que le travail se poursuivait pour la concrétiser avant la fin de l’année 2023, et ce, à travers la présence officielle de l’Algérie à sa réunion.
L’adhésion de l’Algérie aux BRICS ouvrira des perspectives prometteuses à l’investissement dans le pays et au partenariat dans les différents domaines économiques, notamment les mines et les infrastructures, a-t-il estimé, soulignant que les BRICS constituent une «base économique solide». A ce propos, le président de la République a formulé le souhait de lancer des investissements conjoints avec les pays du groupe en vue de réaliser le projet du train transafricain, qui permettra de relier l’Algérie aux pays du Sahel.
De gros investissements attendus
En somme, dira l’enseignant universitaire Ishak Kherchi, l’adhésion de l’Algérie à ce groupe ne pourrait qu’être bénéfique pour l’économie nationale, dont des investissements de grandes importances dans divers sont attendus, et également pour l’image de notre pays qui sera, désormais, parmi les pays émergents. « Le monde, actuellement, a connu des bouleversements géopolitiques et géostratégiques et le but des Brics est d’œuvrer à réaliser un équilibre, en réduisant l’influence des grandes puissances», a-t-il souligné, en faisant savoir que l’Algérie a bien choisi le timing pour adhérer au groupe des Brics. Occupant la 4ème place africaine, derrière, respectivement, l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Egypte, l’Algérie détient plusieurs atouts (une croissance de 3,4% en 2023, une population jeune et de vastes territoires» lui permettant d’être une puissance économique dans le court terme. « Nous pouvons facilement atteindre des taux de croissance entre 6 à 7% et un Pib de 300 milliards de dollars», conclut-il. Il est à noter que le groupe des BRICS occupe 17% du volume de la production mondiale, 23% d’échanges commerciaux mondiaux et 25% des investissements étrangers.
A. R.