Afin de l’adapter aux nouveaux besoins des secteurs socioéconomiques en matière de main d’œuvre qualifiée, le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique s’apprête à mettre en œuvre un processus de réforme des formations dispensées, que ce soit dans les domaines techniques, scientifiques et même les sciences humaines.
Par Mohamed Naïli
De prime abord, s’inscrivant dans la même trajectoire que l’enseignement secondaire de l’éducation nationale, où des classes d’excellences ouvriront dès la rentrée prochaine pour les mathématiques au lycée, l’université place elle aussi les spécialités basées sur les maths et maths techniques en priorité. C’est ce qui ressort de l’exposé présenté hier par le Directeur général de la formation au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Djamel Boukezzata, lors de son passage à la chaine 3 de la radio nationale.
A cet égard, il annoncera d’emblée de nouvelles spécialités techniques à proposer aux nouveaux bacheliers dès cette rentrée. « La circulaire N°3 du ministère annonce plusieurs nouveautés pour les nouveaux bacheliers, dont en premier lieu, l’élaboration de 4 nouveaux parcours de formation dédiés exclusivement aux détenteurs de baccalauréat en techniques mathématiques, dans les spécialités de génie civil, génie mécanique, génie électrique et génie des procédés ».
Concernant l’aspect pratique de ces nouvelles dispositions, le responsable au MESRS précisera que l’accès à ces parcours se fera sur la base de la moyenne calculée par pondération, comprenant la moyenne du bac et la note obtenue en mathématiques. Dans une première phase, les 4 spécialités sont domiciliées au niveau de trois établissements universitaires, à savoir Blida 1, Sétif 1 et l’université des sciences et technologies d’Oran.
La deuxième nouveauté qui s’opérera au sein de ce secteur, comprenant plus de 1,6 million d’étudiants et formant plus de 460 000 diplômés chaque année, consiste en la réhabilitation du parcours d’ingénieur, et ce, après sa suppression depuis près de 20 ans et son remplacement par le nouveau système dit LMD (licence-master-doctorat). Ainsi, conformément au décret exécutif 22-208 de janvier dernier, deux parcours d’ingénieur seront lancés dès la rentrée prochaine (2022/2023) dans les spécialités d’informatique, sciences et technologies, à travers 18 établissements universitaires à l’échelle nationale, fera savoir le directeur de la formation au MESRS qui, s’il considère que le retour à l’ingéniorat comme nécessaire dans les domaines techniques, il qualifie la décision de sa suppression d’erreur d’appréciation.
Le master restera sans concours
Dans le domaine scientifique, les changements concerneront les sciences vétérinaires, dont le parcours passera désormais de 5 à 6 ans. Cependant, prônant l’«employabilité des diplômes » comme priorité, le ministère de tutelle s’adapte également aux nouvelles évolutions qu’observe l’économie nationale. A cet égard, M. Boukezzata a annoncé la création d’écoles supérieures d’agronomie saharienne à El Oued et Adrar qui viendront « consolider le réseau des écoles supérieures, sans oublier, a-t-il ajouté, l’intégration d’une formation LMD au niveau de la faculté de Pharmacie, qui concerne l’industrie pharmaceutique et l’auxiliaire en pharmacie ».
Pour ce qui est du système LMD, M. Boukezzata a démenti l’information ayant circulé ces derniers jours et faisant croire que l’accès aux études en master se fera dès cette année par concours, en affirmant que « l’admission en master 1 après la licence s’est toujours fait sur la base d’étude de dossier et continuera de la même manière. Il n’a jamais été question d’instaurer une épreuve pour l’accès en master », précisant que quelque 70% des détenteurs de licence sont admis chaque année en master.
Les sciences humaines, elles aussi, connaitront des réaménagements au niveau des parcours de formation qui y sont proposés dans le système universitaire. C’est le cas du parcours « information et communication » qui prendra de nouvelles formes dès l’année 2023/2024. « Nous avons été saisis par les autorités publiques pour revoir le contenu de cette spécialité et l’extraire du sous-domaine des sciences humaines et sociales, surtout avec l’avènement des nouvelles technologies », a précisé le directeur de formation au MESRS concernant les formations en journalisme.
M. N.