Le recyclage des déchets en Algérie demeure toujours une filière à la traine. Sur les 13,5 millions de tonnes de déchets ménagers, moins de 45 % sont déposés dans des centres d’enfouissements techniques, avec un taux de récupération de moins de 1%. Un taux insignifiant par rapport au potentiel existant, dont 80% des déchets sont recyclables.
Par Akrem R.
En effet, selon des chiffres présentés, hier, par des responsables de l’Agence national des déchets (AND), le volume des déchets valorisés est de 9,83%, soit 1,3 tonnes/an. Une situation qui risquerait de créer de véritables problèmes pour les pouvoirs publics et également sur l’environnement, notamment, avec les oppositions des citoyens quant à la création de nouveaux centres d’enfouissements.
Le volume des déchets que nous générons ,annuellement, est en nette croissance, enregistrant une hausse de 40% durant la période de 2008 à 2020, a fait savoir, Mme Boudraa Akila, chef de département des déchets ménagers à l’AND, lors d’une rencontre organisée en marge de la 29ème édition de la Foire de la production algérienne (FPA). D’ailleurs, note-t-il, un pavillon spécial a été alloué pour à quarantaine d’entreprises activant dans ce créneau. L’intervenant a souligné qu’en dépit des moyens financiers et logistiques consentis par l’Etat pour le traitement des déchets, avec la création de 119 centres d’enfouissements techniques et 39 centres de tri sélectifs, des quantités énormes, avoisinant les 55%, sont toujours orientées vers les décharges sauvages !
Gâchis
Selon une étude réalisée par l’AND, la valeur économique globale des déchets ménagers est de 95 milliards de DA et le plastique lui seul, peut rapporter à l’économie nationale, près de 69 milliards de DA. « 80% des déchets ménagers sont recyclables. Toutefois, la plupart d’entre eux sont malheureusement, enfouis engendrant une perte de 6,5 milliards de DA ; la saturation des centres d’enfouissements dans moins de 5 ans et perte de postes d’emploi», a-t-elle détaillé.
En outre, et selon un deuxième scénario, si l’Algérie réussissait à la valorisation de 50 % de ces déchets ménagers, elle va réduire les coûts du traitement, à 3,2 milliards de DA et réaliser des gains de l’ordre de 2,6 milliards de DA et, également, l’augmentation de la durée de vie du centre d’enfouissement à 10 ans.
Quand au troisième scénario, dira l’intrevenante, si « nous arrivons à la valorisation de 80% de nos déchets, les coûts du traitement seront seulement de 1,3 milliards de DA, des gains de l’ordre de 45,9 milliards de DA et l’augmentation de la durée de vie du centre d’enfouissement à 25 ans». S’agissant des matériaux recyclables, Boudraa Akila a énuméré les matériaux ferreux à 100%, le bois (81%), le verre (31%), le plastique (15%) et le papier et carton (12%). Pour sa part, Achoui Abdellah, un responsable à l’AND, a relevé que beaucoup de produits peuvent être recyclés, dont la matière organique qui représente 53,6% du volume des déchets. En effet, une expérience pilote est en cours d’exécution dans trois wilayas à l’Ouest du pays pour la valorisation des ces déchets organiques en fertilisants, destinés au secteur agricole. Le même responsable a appelé à la promotion du tri sélectif pour la valorisation optimale de nos déchets.
A. R.