Akrem R
L’heure de la rentrée scolaire 2020-2021 a sonné. Les écoliers des trois paliers ont rejoint les bancs de leurs classes depuis mardi 21 septembre. Dès aujourd’hui, les cours commencent officiellement. À cet effet, les librairies et autres points de vente de fournitures scolaires autant que les magasins de vêtements du prêt à porter, ne désemplissent pas ces derniers jours.
Les parents d’élèves, chacun selon son budget, sont entrés dans une course contre la montre afin de satisfaire les besoins de leurs enfants avant le jour-J-. Un véritable casse-tête pour les ménages, dont le budget des familles est soumis déjà à rude épreuve. D’ailleurs, près de 50% de ce dernier, selon une récente étude du Cread, sont orientés vers la consommation alimentaire. A cela, s’joute les contraintes financières de la Covid-19. Le budget des soins médicaux alloué à cette pandémie durant la période du confinement, a explosé. Selon la même étude du Cread, publiée la semaine dernière sur l’impact de la Covid-19 sur la consommation des ménages, les familles ont dépensés 17 058 DA pour les dépenses médicales urgentes !
Face à cette situation et à la flambée des prix des articles scolaires sur le marché, les ménages ne savent plus à quel saint se vouer, notamment, durant cette conjoncture marquée par le recul drastique de leur pouvoir d’achat et la pandémie, dont les effets seront encore «visibles» pour deux ou trois années. Des centaines de parents d’élèves se trouvent sans emploi. Les opportunités d’embauche sont de plus en plus rares. Les différents secteurs économiques tournent au ralenti.
L’endettement comme unique issue
En cette rentrée scolaire, les parents d’élèves ont été obligés de resserrer davantage la ceinture, afin de faire face à la multiplication des dépenses. D’ailleurs, un bon nombre d’entre eux ont dû recourir à l’endettement.
«S’endetter, c’est le seul moyen pour affronter ce tas de dépenses, variant entre fournitures scolaires, livres scolaires, vétements, transport et autres, frais de scolarisation», a avoué, Ahmed, un père de trois écoliers, rencontré au niveau d’un point de vente d’articles scolaires à Alger. Et d’ajouter : « Le trousseau de chaque enfant dépasse les 5000 DA (cartables, articles scolaires), et cela, sans compter le coût des livres et autres dépenses».
Selon les estimations du président de l’Association nationale de protection du consommateur, Mohamed Aissaoui, le budget alloué pour un seul écolier varie entre 15 000 à 20 000 DA ! Ce responsable a déploré, au passage, la flambée injustifiée des prix des articles scolaires et également du livre scolaire. Certes, le dinar a perdu beaucoup de sa valeur, indique-t-il, mais rien ne justifie cette augmentation des prix. Pour lui, c’est la multiplication des intervenants et la prolifération de l’informel, à chaque rentrée scolaire, qui sont à l’origine de cette situation. En effet, les services du ministère du Commerce sont appelés à renforcer les opérations de contrôle afin d’éradiquer ce commerce qui porte préjudice à l’économie nationale et, également, au budget des ménages. Le président de cette association a, ainsi, plaidé pour la réglementation de la vente de ces produits (articles scolaires) en fixant des prix référentiels.
Selon les prix des articles affichés sur les étals des magasins que nous avons visités, un cahier de 96 pages coûte 60 DA, le prix d’une trousse varie entre 150 à 480 DA, selon la qualité du produit. Les stylos de 10 à 40 DA, les crayons à 20 DA et les prix du protège-cahier en plastique, sont à partir 20 dinars, les prix des crayons de couleurs, varient entre 50 et 150 DA la boite de 6 et, à partir de 150 à 400 DA, la boîte de 12. Quant aux prix des cartables, pour un élève en école préparatoire, il coûte environ 1200 DA. Les prix d’un cartable pour élève de première et deuxième année primaire, coûtent entre 1500 et 4655 DA. Le prix d’une blouse revient à environ entre 600 à 1000 dinars.
A. R.