Le commerce extérieur de l’Algérie a été marqué, durant les neuf premiers mois de 2024, par une hausse des importations et une forte baisse des exportations. En effet, les exportations de marchandises ont été évaluées à 4 960,5 milliards de DA, contre 5 584,8 milliards pour la même période en 2023, enregistrant ainsi une baisse de 11,2%, indique l’Office national des statistiques (ONS) dans sa dernière note sur « Les indices de valeurs unitaires du commerce extérieur de marchandises durant les neuf premiers mois de 2024».
Par Akrem R.
la même période en 2023, soit une hausse de 7,9% en valeurs courantes, ajoute la même source. Ces évolutions des échanges extérieurs de marchandises observées au cours des neuf premiers mois de 2024 ont entraîné un net recul de l’excédent commercial de l’ordre de 74,4%, passant de 1 295,9 milliards de DA durant les neuf premiers mois de 2023 à 331,7 milliards de DA sur la même période en 2024.
Ainsi, une décélération du taux de couverture des importations de marchandises par les exportations de marchandises est constatée, celui-ci passant de 130,2% durant les neuf premiers mois de 2023 à 107,2% durant les neuf premiers mois de 2024.
Par ailleurs, les termes de l’échange enregistrent également un recul, passant de 99% à 97,4% durant la même période en 2024.
En effet, la hausse des importations s’explique notamment par l’augmentation en volume dans les catégories de machines et matériels de transport (+14,2%), produits alimentaires et animaux vivants (+11,0%) et produits chimiques (+3,2%).
Les importations de services, quant à elles, ont augmenté de 3,5%, après une hausse de 10,3% durant la même période de l’année précédente.
De gros investissements lancés
Il est à noter que de grands projets industriels et agricoles ont été lancés en 2024, nécessitant l’acquisition de matériels et d’autres services nécessaires pour leur réalisation.
Ces projets devraient contribuer efficacement à la diversification de l’économie nationale et à la poursuite de la dynamique de croissance dans les années à venir. Dans son plan d’action, le gouvernement ambitionne de doubler le PIB national, en le faisant passer de 268 milliards de dollars à 400 milliards de dollars d’ici 2027.
Pour atteindre cet objectif, plusieurs mesures et facilités ont été adoptées afin de stimuler l’investissement productif, tout en augmentant la production locale et en conquérant des parts de marché à l’international, notamment en Afrique.
Une feuille de route a été tracée à cet effet, avec l’objectif de porter les exportations hors hydrocarbures à 30 milliards de dollars d’ici 2030. C’est un véritable défi à relever pour l’Algérie, en particulier durant cette conjoncture marquée par une géopolitique bouleversée.
Les efforts déployés jusqu’à par les pouvoirs publics commencent de donner de fruits, avec l’émergence de nouvelles filières à l’export.
D’ailleurs, les exportations de services ont affiché une performance remarquable, avec une augmentation de 41,2% au troisième trimestre 2024.
En revanche les exportations, de biens et services, elles ont enregistré une baisse de 9,7% en volume, contrairement à la hausse de 11,5% enregistrée au cours de la même période de l’année précédente. Cette baisse résulte principalement de la diminution des exportations de biens, qui ont diminué de 13,7%.
Baisse des prix à l’exportation
Une autre explication de la dégradation de la balance commerciale réside en effet dans le recul des prix à l’exportation, notamment des hydrocarbures, et l’augmentation des importations en volume.
Les prix du pétrole et du gaz ont connu une nette diminution en 2024 par rapport à 2023, où ils avaient atteint leurs niveaux les plus élevés. Dans le détail, les prix à l’exportation de marchandises ont enregistré une baisse de 6,2% par rapport aux neuf premiers mois de l’année 2023.
Cette évolution globale des prix à l’exportation des marchandises résulte de la baisse des cours internationaux des hydrocarbures (-6,1%), ainsi que de la diminution des prix des exportations de produits hors hydrocarbures, qui ont également baissé de 6,5%. Ainsi, les volumes à l’exportation ont diminué de 5,3%.
évolutions négatives, tant en prix qu’en volume, des exportations de marchandises ont entraîné une baisse globale de 11,2% en valeur par rapport à la même période en 2023.
En effet, les prix à l’exportation des marchandises, par catégories de produits hors hydrocarbures, ont enregistré des variations négatives pour tous les groupes, à l’exception du groupe « Alimentaires et animaux vivants », qui a affiché une variation positive de 1,7% et une exportation de 23,7 milliards de DA.
En outre, les baisses de prix les plus importantes concernent les catégories suivantes : « Machines et matériel de transport », avec une baisse de 13,5%, « Matières brutes non comestibles, huiles, graisses et cires d’origine animale ou végétale » (- 12,2%) et les catégories « Articles manufacturés » et « Articles manufacturés divers », avec une diminution de 10,2%.
Concernant les importations, les prix des marchandises ont enregistré une baisse de 4,7%, tandis que le volume a augmenté de 13,2% au cours des neuf premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023. La baisse des prix à l’importation a concerné la plupart des catégories de produits, à l’exception des trois suivantes qui ont enregistré une hausse : « Combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes » (+9,4%), « Produits chimiques et produits connexes » (+1,6%) et « Machines et maté- riel de transport » (+0,9%). Les baisses de prix les plus marquées ont été observées dans les catégories suivantes : « Boissons et tabacs » (-38,2%), « Huiles et graisses » (-13,8%) et « Articles manufacturés divers » (-9,1%).
Par ailleurs, les importations globales en volume ont augmenté de 13,2% par rapport à la même période en 2023.
La variation en volume des importations de marchandises connaît des hausses pour la majorité des catégories de produits, avec une forte hausse dans la catégorie « Boissons et tabacs» (+71,4%). Les « Combustibles et lubrifiants », les « Produits chimiques » et les « Matières brutes non comestibles, sauf carburants » affichent des diminutions respectives de volumes de (-7,3%), (-2%) et (-0,4%).
A. R.