Organisé, hier à Alger, en marge de la 56e Foire internationale d’Alger (FIA), s’est tenue le forum économique algéro-omanais. L’événement est de l’avis unanime, reconnu en tant qu’étape majeure dans la consolidation des relations économiques entre l’Algérie et le Sultanat d’Oman.
Présidé par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, M. Tayeb Zitouni, cet événement a réuni une large délégation omanaise conduite par son homologue, M. Qais bin Mohammed Al Yousef. Dans son discours, le ministre du Commerce intérieur a affiché l’ambition de l’Algérie de renforcer sa coopération avec le Sultanat d’Oman, tout en passant de la logique des intentions à celle des projets.
Après avoir revenu sur les visites croisées des chefs d’État en octobre 2024 et mai 2025, qu’il a qualifiées de «jalons majeurs» dans le renforcement du partenariat bilatéral, le ministre a salué la convergence des visions politiques et économiques des deux pays, reposant sur les principes d’ouverture, de complémentarité et de développement durable.
«Nous sommes appelés à intensifier nos efforts pour développer les canaux d’exportation et d’importation, et exploiter les complémentarités de nos ressources naturelles et humaines», a-t-il affirmé.
Ainsi le forum a été l’occasion de faire le point sur plusieurs projets d’envergure, en citant notamment le complexe de production d’engrais à Arzew, estimé à 2,4 milliards de dollars ; la création d’un fonds d’investissement algéro-omanais et d’autres projets en cours de discussion dans les secteurs de l’automobile, de l’énergie, de l’agriculture et de l’industrie pharmaceutique.
Pour accélérer la concrétisation de ces initiatives, le ministre a proposé la création d’un groupe de travail conjoint, chargé de lever les obstacles techniques et de garantir des résultats mesurables dans les délais souhaités.
Pour sa part, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), M. Kamel Moula, a mis en avant la complémentarité stratégique entre les deux pays.
Selon lui, «l’Algérie et Oman sont capables de bâtir un modèle intégré de coopération économique, fort de leurs ressources, de leur position géographique et de leurs compétences humaines».
Il a rappelé que le partenariat doit aller au-delà du commerce pour devenir un levier de création de valeur, de transfert de savoir-faire, d’investissement et d’emplois, notamment en s’ouvrant aux marchés africains.
Kamel Moula a souligné les avantages compétitifs de l’Algérie : un cadre juridique rénové, des infrastructures modernes, et un positionnement stratégique entre la Méditerranée et l’Afrique subsaharienne. Il a appelé les opérateurs omanais à saisir les opportunités offertes par la nouvelle loi sur l’investissement et à construire des partenariats gagnant-gagnant.
Par ailleurs, le président du CREA a affirmé que des secteurs clés ont été identifiés pour une coopération renforcée à l’instar des énergies renouvelables, en lien avec la transition énergétique ; l’industrie automobile et pharmaceutique ; l’agriculture intelligente pour répondre aux défis climatiques ; les infrastructures et les ports pour favoriser l’intégration régionale et le tourisme médical, culturel et écologique, en valorisant les patrimoines respectifs des deux pays.
Le forum a également donné lieu à des rencontres B2B entre hommes d’affaires des deux pays, dans une ambiance jugée constructive et pragmatique. M. Moula a conclu en affirmant : «Le moment est venu d’inscrire nos relations dans la durée, avec ambition, méthode et exigence de résultats».
Nadia B.