Le gouvernement se trouve dans une situation lamentable. Il est appelé à la fois à préserver les emplois, en stoppant l’hémorragie que connait le secteur économique, suite aux effets de la crise sanitaire et financière et également d’activer de nouveaux leviers de croissance afin d’absorber le chômage avoisinant les 15% actuellement.
Par Akrem R.
Une équation difficile à résoudre dans l’immédiat, notamment durant cette conjoncture marquée par le manque de visibilité dans le domaine de l’investissement.
Ce dernier est pratiquement à l’arrêt et, depuis près de 2 ans, aucun projet d’investissement n’est encore validé. Faute de non promulgation du nouveau code de l’investissement et également à cause de la bureaucratie. Un phénomène qui persiste et perdure malheureusement au niveau de l’administration économique.
Selon le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, El Hachemi Djaâboub, des centaines de dossiers d’investissement sont en souffrance et leur traitement au niveau des différentes commissions prennent trop de temps.
Des projets d’investissement, affirme-t-il, sont en ce moment même bloqués, soit pour non étude encore du dossier, ou en raison de problème du financement bancaire et enfin pour non attribution d’un foncier industriel. C’est intolérable et inadmissible, dira le ministre lors de son passage, hier, au Forum de la radio. «Le blocage d’un projet économique créateur de richesse et de postes d’emploi est une trahison à l’égard de l’Etat. Nous devons tout simplement libérer l’acte d’investissement de la bureaucratie ainsi que le foncier industriel», a-t-il souligné, lors de la présentation de la stratégie de son département pour contenir le chômage dans notre pays.
Djaâboub a, dans ce cadre, regretté que le mécanisme essentiel et le plus efficace dans l’absorption de la main-d’œuvre est à l’arrêt, en pressant les responsables du ministère de l’Industrie et des Finances à aller vite dans leur démarche afin de remédier à cette situation qui n’admet plus du retard.
Des experts et organisations patronales avaient interpellé le gouvernement sur la nécessité de faciliter l’acte d’investissement et de bannir les actes bureaucratiques. C’est dans cette optique que le ministre du Travail a plaidé pour la simplification des procédures d’investissement qui est le seul moyen pour la dynamisation du marché de l’emploi. Indiquant que la Fonction publique qui emploie plus de 2,1 millions de travailleurs n’est pas en mesure d’absorber le chômage, El Hachemi Djaâboub a précisé que le gouvernement a orienté sa stratégie vers le secteur économique.
Nécessité d’un climat propice pour l’entrepreneuriat
D’ailleurs, des réformes sont en cours dans le domaine de la formation des ressources humaines (ministère de l’Enseignement supérieur et celui de la Formation professionnelle) afin de répondre, précise-t-il, aux besoins du marché de l’emploi, en préparant des jeunes capable de se lancer dans l’entrepreneuriat. L’Etat, dira-t-il encore, accorde un intérêt particulier à ce domaine, en mettant en place les moyens et l’accompagnement nécessaires.
Certes, dans le souci de promouvoir l’entreprenariat national, les pouvoirs publics ont prit un certain nombre de mesures, tels que la reconfiguration des missions de l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi de Jeunes (ANSEJ), en créant une nouvelle agence dénommée Agence Nationale d’Appui et de Développement de l’Entreprenariat (ANADE), mais d’autres mesures sont recommandées, comme l’amélioration du climat général des affaires pour diversifier l’économie dans tous les secteurs (industrie, agriculture, économie de la connaissance, services) afin d’alimenter le marché local et promouvoir les exportations hors hydrocarbures.
Les politiques économiques basées sur l’entreprenariat supposent la mise en place des politiques d’incitation, d’appui et d’accompagnement à la création de micro-entreprises, a préconisé Kamel Kheffache, expert consultant en Développement socioéconomique.
Ces politiques ont pour but, affirme-t-il, de mettre en place un climat général des affaires, propice à la création des entreprises et de stimuler l’entrepreneuriat par un ensemble de mesures spécifiques incitatrices (telles que les aides financières, les exonérations fiscales, etc.), ou par l’implantation de nouvelles structures et organismes d’accompagnement (tels que les pépinières d’entreprises, les incubateurs, les pôles d’excellence, etc.).
Il faut avouer que le développement entrepreneurial dépend étroitement de l’efficacité des politiques visant à réduire les contraintes réglementaires et administratives (pratiques bureaucratiques) qui pèsent sur l’activité entrepreneuriale, promouvoir la formation à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, faciliter l’accès aux financements, à la technologie, à l’innovation, et aux marchés internationaux.
A. R.