Par Hakim Outoudert
La « trêve » sanitaire n’aura pas duré longtemps. Les Algériens, en effet, en étaient à peine à se féliciter de ce que leur pays semblait en passe d’avoir vaincu le virus du Corona, qu’ils durent très vite déchanter.
Depuis quelques mois, la baisse sensible des cas de contaminations s’avérait être à tel point palpable, au niveau des structures hospitaliers, notamment, que l’on s’est même cru avoir atteint une espèce d’immunité collective qui nous prémunirait désormais et enfin, de ce terrible fléau. Nous en étions même à plaisanter quant à l’originalité du cas Algérie, par rapport aux autres pays du monde qui, au même moment, subissaient de plus belle les attaques de l’ennemi invisible au point où nombre d’entre eux optaient pour des reconfinements, au dam de situations économiques non encore remises des vagues précédentes.
Les Algériens, eux, comme s’ils n’appartenaient pas à la même planète, sombraient dans un excès de confiance tel, qu’ils revinrent à « leur vie normale» et insouciante, heureux de s’être enfin débarrassés des tyranniques bavettes et autres distanciations sociales. Le « miracle » de cette accalmie intervenait d’autant plus, que la campagne de vaccination lancée par l’Algérie, patinait et patine encore à ce jour, alors que dans les pays où elle bat son plein pourtant, leurs populations continuent d’en mourir par dizaines, voire, par centaines !
Les pouvoirs publics, de leur côté, et face à l’imprudence et au relâchement de la quasi-totalité des citoyens, semblent, encore aujourd’hui, avoir eux aussi, cédé non pas tant à l’euphorie d’une « victoire » acquise sur la Covid-19, qu’à une espèce de découragement vis-à-vis d’une sensibilisation accrue et soutenue contre la menace persistance, et pour cause…C’est que, outre le déficit en termes d’efficacité qui caractérise la communication des pouvoirs publics vis-à-vis du citoyen, s’y ajoute le dilemme cruel, s’il en est, de devoir, où laisser les Algériens vaquer à leurs occupations sans être certain de pouvoir les convaincre suffisamment de se munir des protections nécessaires contre le virus, avec les risques que cela engendrerait, ou alors, opter pour un reconfinement, qui même partiel, exacerberait une crise socio-économique, déjà explosive sans cela !
Quoi qu’il en soit, et à la décharge des pouvoirs publics, rien ne saurait justifier que le citoyen mette en jeu sa propre vie en passant outre le protocole sanitaire minimum et nécessaire contre la pandémie. Cela, d’autant plus que l’information autour de l’évolution de la crise sanitaire, autant dans le monde que dans son pays, comme tout autre type d’information aujourd’hui, n’a jamais été aussi démocratisée et à sa portée que depuis la survenance de la révolution numérique.
H. O.