Pourvoyeuses de nouvelles pratiques en matière d’investissement : Quand les start-up ont le vent en poupe

De la création d’un ministère délégué dédié à ce secteur naissant et innovant jusqu’à l’appel lancé, lundi dernier, par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, à la délégation américaine prenant part à la 53ème FIA pour organiser un forum qui permettrait d’accompagner les jeunes entrepreneurs algériens à s’imprégner des standards US dans les domaines des nouvelles technologies et de l’innovation, les signaux attestant de l’intérêt grandissant accordé aux start-up sont multiples.

Par Mohamed Naïli

Néanmoins, les mesures incitatives prises successivement par les pouvoirs publics, notamment à travers le ministère délégué auprès du Premier ministère chargé des start-up, sont-elles suffisantes pour permettre à ce nouveau type de PME, incarnant l’innovation dans toutes ses dimensions, de prendre son élan ? C’est ce que d’aucuns se demandent en tenant compte des écueils que rencontrent sur le terrain ces nouveaux porteurs de projets, parfois dépassant leurs capacités tant financières que matérielles.

En tout cas, pour exprimer cette volonté politique visant à développer et densifier un tissu de start-up sur le marché national, plusieurs mesures ont été prises par les pouvoirs publics en l’espace de quelques mois, à commencer notamment par la création d’incubateurs et des mécanismes permettant à ces jeunes acteurs d’accéder à des facilités diverses, fiscales et financières en particulier.

Ces mécanismes dédiés aux start-up sont regroupés dans le programme intitulé Algeria Disrupt qui, tel qu’il est présenté par le ministère de tutelle, se décline sous forme d’ « un cadre juridique et règlementaire dont le but est de promouvoir les start-up et accélérer leur croissance ». Le programme en question comprend aussi la création d’un Fonds public d’investissement dédié exclusivement aux start-up, ainsi qu’un dispositif sous forme d’un accélérateur de startup intitulé « A – venture ».

Un fonds de 20 milliards DA

Cependant, le ministre délégué et chargé du secteur, Yacine El Mahdi Oualid, a annoncé en début de semaine la préparation d’un nouveau produit bancaire dénommé le crédit à l’innovation et qui « sera présenté dans les prochains jours en Conseil du gouvernement ». Lequel produit viendra donc en appui au Fonds d’investissement spécifique à ce secteur et qui peut concourir dans une proportion pouvant atteindre les 20 milliards de dinars, selon le ministre. D’autres avantages fiscaux, douaniers, entre autres, sont aussi à la portée de ces jeunes créateurs de PME innovantes.

Au-delà du volet lié aux financements, les pouvoirs publics, à travers le ministère de tutelle, n’omettent pas l’accompagnement des nouveaux porteurs de projets s’inscrivant dans cette trajectoire pour les aider à intégrer le marché et s’adapter à l’environnement dans lequel ils évoluent. Cet accompagnement se fait à travers les incubateurs/accélérateurs qui, selon le département ministériel de Yacine Oualid, constituent « de véritables relais à la politique publique de soutien à l’innovation ». A travers ces incubateurs/accélérateurs, les créateurs de start-up ont accès à « des espaces de travail à prix réduits, des formations mutualisées pour les entreprises incubées, des services mutualisés de gestion administrative et comptable, des mises en relations avec des mentors ou coachs, des financements dédiés aux start-up et des rencontres avec des pourvoyeurs de fonds, ainsi qu’avec de potentiels clients pour le placement de leurs produits ».

En outre, compte tenu de la spécificité du secteur, l’un des grands challenges suscitant l’intérêt des porteurs de projets de start-up est la labellisation. Ainsi, durant la période 2021-2022, quelque 750 entreprises sont labellisées « start-up », sur un total de plus de 3 500 demandes, selon Nourredine Ouadah, Directeur général des start-up et des structures d’appui auprès du ministère délégué chargé du secteur. Le label, confirmant le caractère innovant du projet, permet ainsi à la jeune entreprise de renforcer son potentiel sur le marché et d’avoir accès à des avantages auprès des organismes publics.

En plus des domaines liés au numérique et les nouvelles technologies de communication, de plus en plus de secteurs économiques s’ouvrent aux start-up, comme cela a été le cas cette semaine à la faveur de la signature d’une convention cadre permettant à ces jeunes entreprises d’investir dans le secteur de l’agriculture et du développement rural, avec l’appui et l’accompagnement des deux ministères concernés, celui de l’Economie de la connaissance et des start-up ainsi que celui de l’Agriculture.

M. N.

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