L’exportation de services est l’un des segments les plus importants pour la diversification des exportations hors hydrocarbures. Ainsi, l’Algérie, qui a investi massivement dans la création de startups et dans l’économie de la connaissance au cours des quatre dernières années, a vu ses exportations dans ce domaine croître d’année en année.
Par Akrem R.
Les chiffres révélés, hier, par le ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El Mehdi Oualid, témoignent de cette croissance en continue. En effet, les exportations de services sont passées de 2,9 milliards de dollars en 2019 à 3,9 milliards en 2023, dira-t-il, en prévoyant de dépasser la barre de 4 milliards de dollars cette année.
Le ministre, qui s’exprimait sur les ondes de la radio nationale « Chaîne III », a précisé qu’un nombre important de startups contribue positivement à la diversification des exportations hors hydrocarbures, notamment dans le secteur des services, qui a connu une croissance importante.
Il a souligné que l’exportation de services est un créneau extrêmement intéressant, compte tenu des nombreuses perspectives de développement dans ce secteur.
« On pense qu’on peut exporter davantage de services, on a de la compétence, on a une réglementation bancaire qui devient de plus en plus flexible, qui permet aujourd’hui la rétrocession à 100% des revenus en devises issus de l’exportation de services, et notamment du numérique », détaille-t-il.
Le statut de l’entrepreneur est également un aspect très intéressant de l’exportation de services, qui n’est pas soumis aux mêmes contraintes que l’exportation de biens. Par exemple, dans l’exportation de biens, «on rencontre souvent des produits dont la structure des prix intègre un coût de l’énergie subventionné par l’État, tandis que pour les services, il s’agit de biens immatériels. Donc économiquement parlant, exporter du service est extrêmement intéressant pour l’économie : il n’y a pas de manque à gagner pour l’économie. En outre, nous avons beaucoup de perspectives de développer plusieurs segments qui sont encore embryonnaires et qui pourraient être des sources de revenus très intéressantes pour l’économie algérienne» souligne le ministre, en rappelant les mesures prises par l’Etat afin de booster le secteur des startups et de l’économie de la Connaissance d’une manière générale.
Booster la création de startups
En effet, l’Etat a mis le paquet pour encadrer, financer et créer un écosystème favorable à l’émergence de ce genre d’entreprises émergentes. Parmi cellesci, le ministre a cité la création d’un fonds de financement pour les startups « ASF) (Algeria Startup Fund) d’un capital de 2,4 milliards de DA.
C’est un fonds qui est venu pallier une problématique sérieuse qui était au niveau de l’écosystème startup, permettant l’accès au capital pour les startups en début d’existence.
Ce fonds investit des montants entre 5 et 20 millions de DA directement en fonds propres ou en quasi-fonds propres dans des startups labellisées. Il peut également monter et investir jusqu’à 150 millions de dinars.
Des démarches sont entreprises afin d’encourager le secteur privé à investir dans la création de startups comme cela se fait partout dans le monde.
« Aujourd’hui, ce que nous faisons, c’est vraiment un effet de catalyseur. Nous voulons créer des « success stories» pour motiver le secteur privé à investir davantage dans les startups. Et nous avons introduit depuis pratiquement deux ans des avantages fiscaux extrêmement considérables pour encourager le secteur privé à investir davantage.
«Je rappelle également la mise en place du cadre juridique pour le crowdfunding, donc le financement participatif. Il y a eu très récemment le premier intermédiaire qui a été agréé par la COSOB. C’est également un autre moyen de motiver le secteur privé à investir dans les startups», indiquet-il, soulignant qu’au-delà des mesures incitatives, il faut que «toutes les personnes qui manifestent de l’intérêt pour cette question, comprennent qu’investir dans une startup, c’est véritablement un investissement sérieux avec des probabilités de retour sur investissement très important. Aujourd’hui, ASF est sur un retour sur investissement de pratiquement 22%, donc c’est très important. Des startups qui ont eu des croissances extrêmement importantes, sont en train d’exporter».
Vers l’élargissement du statut d’auto-entrepreneur
Concernant le statut d’auto-entrepreneur, le ministre indique que c’est un autre mécanisme qui est mis en place, permettant quelque part une inclusion financière mais qui permet également à une catégorie de porteurs de projets de pouvoir concrétiser leurs projets, c’est-à-dire sans pour autant aller vers une création d’entreprise et tout ce qui s’ensuit. D’ailleurs, ce dispositif connait un l’engouement extrêmement important.
« Nous avons franchi le cap des 19 000 cartes d’auto-entrepreneurs distribuées. Donc nous allons bientôt fêter les 20 000 auto-entrepreneurs pour un dispositif qui a été lancé il y a à peine quelques mois. C’est un dispositif qui aujourd’hui connaît un engouement très important auprès des jeunes, qui est également l’une des mesures d’inclusion financière fiscale les plus importantes faites ces derniers années», précise-t-il, en révélant que 99,7% des auto-entrepreneurs se sont affiliés à la sécurité sociale (CASNOS) pour la première fois.
Indiquant qu’une campagne moderne sera lancée pour faire découvrir ce statut aux jeunes, le ministre a annoncé que ce dispositif sera élargi à d’autres métiers à moyen terme.
A. R.







