Le gouvernement multiplie ses initiatives pour la réalisation de l’objectif ambitieux de l’autosuffisance alimentaire. Ainsi, un plan d’action est déjà mis en œuvre dès cette saison agricole 2024-2025, consistant en l’augmentation des superficies cultivables réservées aux cultures stratégiques, notamment les céréales avec 3,2 millions d’hectares, en plus d’accroître la superficie irriguée.
Par Akrem R.
La faible pluviométrie et la volonté du gouvernement de développer l’agriculture saharienne imposent la nécessité de moderniser et d’élargir l’irrigation.
C’est dans ce cadre qu’un plan triennal a été élaboré, visant à atteindre 3 millions d’hectares de surfaces irriguées d’ici 2028.
Dans une déclaration à la presse en marge d’une visite de travail et d’inspection dans la wilaya d’El-Meniaa, Cherfa a expliqué que «l’extension des surfaces irriguées, notamment au Sud du pays, est désormais un impératif en vue d’atteindre les objectifs fixés dans le secteur agricole».
Il a, en effet, précisé qu’un «travail est en cours pour augmenter les capacités de production, à travers l’extension de ces surfaces ayant atteint 1,1 million d’hectares (250.000 hectares par an), en application de l’engagement du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune».
Ce plan triennal est entré en vigueur au cours de la saison agricole actuelle pour atteindre les objectifs fixés pour réaliser l’autosuffisance et contribuer à porter le produit brut intérieur (PIB) à 400 mds USD, a ajouté le ministre, notant que le secteur agricole a réalisé, au titre de la dernière saison, une production s’élevant à 15% du PIB.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a fait savoir la semaine dernière lors d’une cérémonie organisée à l’occasion du 50e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) que l’agriculture a réalisé cette année une production de 37 milliards de dollars, «ce qui est de bon augure et constitue la bonne approche que notre pays adopte pour se libérer de la dépendance aux hydrocarbures».
Il s’agit d’une augmentation de la production agricole nationale de 2 milliards de dollars par rapport à celle de 2023, qui était de 35 milliards de dollars.
En effet, il convient de souligner que l’agriculture a connu un développement considérable ces dernières années, avec des performances qui témoignent d’un saut qualitatif continu de ce secteur stratégique, auquel un intérêt particulier est désormais accordé.
Des mesures pour booster l’agriculture saharienne
Des mesures inédites ont été prises par le chef de l’État pour promouvoir l’agriculture saharienne.
Des investissements importants ont été lancés dans le grand Sud par des opérateurs nationaux et étrangers dans le domaine de la production de céréales, notamment le blé dur, dont le chef de l’État a instruit le gouvernement de ne pas importer un seul quintal de ce produit en 2025.
Une décision salutaire et encourageante pour les céréaliculteurs, afin de les inciter à doubler leurs efforts pour ré- pondre aux besoins du marché local, d’autant plus que leur production est achetée par l’État à un prix profitable.
Grâce à une production record durant la campagne moisson-battage de la saison 2024, l’Algérie a réduit sa facture d’importation en blé dur de 1,2 milliard de dollar.
Les efforts devraient se poursuivre afin d’atteindre l’autosuffisance en ce produit à partir de l’année prochaine.
Dans ce sillage, il convient de rappeler que le chef de l’Etat a ordonné le lancement d’un vaste programme d’augmentation de la superficie cultivée à même d’atteindre les 500.000 ha dans le grand sud.
Le président de la République a ainsi «ordonné au ministre de l’Agriculture d’impliquer les paysans dans la sensibilisation afin d’améliorer la productivité, qui au Sud ne doit pas être inférieure à 55 quintaux par hectare, car ces zones ont un potentiel énorme, en particulier l’eau et l’électricité».
Depuis son premier mandat présidentiel, Abdelmadjid Tebboune a œuvré à la mise en place des mesures dans différentes filières considérées comme étant la clé de voûte de la sécurité alimentaire nationale.
En effet, il a placé la céréaliculture au cœur de ses priorités avec comme objectif d’atteindre, d’ici 2026, une autosuffisance en produits céréaliers, notamment en blé dur, en orge et en maïs grain.
En parallèle de l’augmentation des superficies agricoles réservées aux céréales, un autre vaste programme pour l’augmentation des capacités nationales de stockage est en cours de réalisation.
«Les installations de stockage dont les travaux de réalisation ont été récemment lancés à travers le territoire national témoignent, en effet, de la volonté de l’Etat de développer le secteur, notamment en matière de production des céréales et des semences», souligne le ministre, en précisant que ces projets renforceront les capacités de stockage, particulièrement dans les wilayas du Sud, qui ont enregistré une production importante dans les cultures stratégiques.
Lors de sa visite, Cherfa a inspecté le projet de réalisation de deux (2) centres de proximité de stockage des céréales dans la commune d’El-Meniaa, où il a souligné la nécessité de respecter toutes les normes en vigueur pour la réalisation de ces centres, et de les réceptionner avant le début de la campagne de récolte au titre de la saison agricole en cours.
Le ministre a également a pris connaissance des résultats encourageants de la culture du tournesol dans une exploitation pilote apparentant à un investisseur privé, s’étendant sur une superficie de 50 hectares, où il a souligné la nécessité d’élargir les surfaces dédiées à cette filière, lors de la prochaine saison, dans le cadre de promotion du produit national issu de l’agriculture de transformation, tels que les cultures oléagineuses et sucrières, et les légumineuses.
Des mesures pour réussir la saison agricole 2024-2025
Le directeur général des productions agricoles au ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Messaoud Bendridi, a déclaré, lundi depuis la wilaya de Sétif, que toutes les mesures ont été prises pour atteindre les objectifs fixés pour cette campagne, à savoir la culture d’une superficie totale de plus de 3,69 millions d’hectares de différents types de céréales, et surtout améliorer les capacités de production à travers la sécurisation de l’approvisionnement en semences et en engrais, la fourniture d’équipements d’irrigation, la modernisation des techniques de production et la protection phytosanitaire, selon le même responsable.
Ce même responsable a également rappelé que 73 guichets uniques sont ouverts, depuis juillet dernier, pour permettre aux agriculteurs de déposer leurs demandes de semences et d’engrais, conduisant à la fourniture de plus de 4 millions de quintaux de semences et de quelque 3 millions de quintaux d’engrais pour couvrir les premiers besoins des agriculteurs, en particulier dans les zones à grandes capacités et à cultures précoces.
De plus, compte tenu des prix élevés des intrants agricoles sur le marché international, affectant les coûts de production des céréales et les revenus des producteurs, le ministère de l’Agriculture a révisé les prix de référence des engrais en fonction des coûts de production, a t-il ajouté, soulignant l’importance de l’encadrement global du processus de production par les instituts techniques et les centres spécialisés à travers des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation.
A. R.