En dépit de la volonté politique affichée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la promotion des exportations hors hydrocarbures, des contraintes et entravent persistent encore sur le terrain.
Par Akrem R.
La logistique, le régime de change et l’absence d’un réseau bancaire algérien à l’étranger, sont autant de problématiques à résoudre en urgence par les pouvoirs publics. Sans cela, l’objectif fixé d’atteindre entre 4 à 5 milliards de dollars risque de tomber à l’eau.
Durant les cinq premiers mois de 2021, les exportations ont connu une hausse significative de 68% par rapport à la même période de 2020, selon le dernier bilan du ministère des Finances. Ce résultat inédit a été enregistré, grâce à l’émergence sur le marché international de certains produits, à l’instar du ciment, acier, sucre, huile et autres produits agroalimentaire, a affirmé, hier, mardi, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri. Si ce rythme est maintenu, estime-t-il, l’objectif de quatre milliards de dollars d’exportations hors-hydrocarbures en 2021, fixé par l’Etat, sera atteint à 90%. «Pour la première fois, l’Algérie va dépasser, cette année, la barre mythique des trois milliards de dollars d’exportations hors-hydrocarbures. C’est maintenant que l’accompagnement des pouvoirs publics doit être puissant pour porter ce mouvement positif », a-t-il souligné, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale « Chaine III».
Le président de l’Anexal a, en outre, déploré la persistance du syndrome de la devise à la Banque d’Algérie qui empêche les exportateurs d’avancer. Il a fait savoir que l’annonce de la Banque d’Algérie, le 28 avril dernier, de la rétrocession des devises pour les exportateur,s n’est pas encore en vigueur. Ces bonnes nouvelles sont restées noir sur blanc, déplore-t-il. D’habitude, explique-t-il, les notes de la Banque d’Algérie sont applicables dans un délai n’excédant pas les 10 jours. «Entre la communication et l’action, le temps passe, alors qu’il nous est compté», a clamé Ali Bey Nasri.
Nécessité d’ouvrir des banques à l’étranger
Et de poursuivre : « Il y a un décalage entre le discours et la réalité du terrain. La réglementation des changes demeure le principal frein à l’exportation», appelant le BA à davantage de réactivité. «Je peux dire que le ministère du Commerce a déployé des efforts en matière de vulgarisation de l’exportation, nous sommes toujours au point mort concernant la réglementation des changes. C’est-à-dire, vis-à-vis du principal verrou à l’exportation, cité par tous les exportateurs, on est unanimes, nous sommes encore au stade zéro. Elle est régie par le règlement, qui date pratiquement depuis presque 14 ans (2007). Cette réglementation n’est pas en phase avec ce qui devrait encourager les exportations», a déclaré le président de l’Anexal. Il a, ainsi, appelé la BA à lever les entraves à l’exportation, telles que : l’interdiction faite aux entreprises algériennes d’établir des représentations à l’étranger et la pénalisation du non rapatriement des devises. Ali Bey Nasri a également appelé à davantage de souplesse dans la réglementation des changes, pour accompagner les exportateurs qui sont en grande majorité inexpérimentés. S’agissant de la nécessité d’avoir des agences bancaires à étranger, l’invité de la radio a expliqué que le domaine de l’exportation connait une rude concurrence et que les banques étrangères travaillent en faveur de leur pays et usent de tous les moyens pour entraver le placement de nos produits à l’international, notamment, en Afrique. Il a plaidé, à titre d’exemple, pour s’allier avec le voisin tunisien pour la création d’une Banque pour conquérir l’Afrique et l’achat des actions dans d’autres banques, ayant un réseau dense à international.
A. R.







