Par Akrem R.
Un an après la nomination du gouvernement d’Abdelaziz Djerad, des dossiers importants demeurent en suspens. Parmi eux, on citera, celui de l’investissement. Le nouveau Code n’est pas encore dévoilé ! Ce retard a impacté négativement le climat des affaires et conduit à l’arrêt, pratiquement, de l’investissement autant public que privé.
Le manque de visibilité chez les opérateurs économiques et investisseurs est également à l’origine de cette situation. Autrement dit, les opérateurs ont peur de s’aventurier dans un domaine «instable», préférant thésauriser leur argent.
Le département de Ferhat Aït Ali, en charge de l’élaboration de ce fameux Code s’est lancé, depuis son installation à la tête de ce ministère, dans la mise en place de réformes et l’élaboration de cahiers des charges régissant le domaine de l’Industrie, d’une manière générale. Mais en dépit de ces réformes et nouvelles réglementations, le coup de starter de l’investissement est reporté à une date ultérieure.
En effet, une année, pratiquement, s’est écoulée à blanc en matière de l’investissement, où très peu de projets ont été concrétisés. Une année 2020, qui a été de surcroît plombée par la crise sanitaire. Ainsi, confirmant cet état de choses, le président de la Chambre du commerce et de l’Industrie (CACI), Abdelkader Gouri, avait dressé mercredi dernier, un tableau sombre de l’investissement en Algérie devant la commission économique du Parlement. Il avait, notamment, critiqué la lenteur dans l’octroi du foncier industriel. Dans plusieurs cas, l’investisseur doit attendre plus de 3 ans pour bénéficier d’un foncier. Une situation qui n’encourage pas l’investissement et si, dira-t-il, «les choses continuent comme ça, il n’y aura plus de projets d’investissements prochainement». «La bureaucratie nous a déstabilisés et le moral des opérateurs est à son bas niveau. On ne pense toujours pas à investir !», a-t-il regretté.
Le consultant international en investissement, Mohamed Sayoud a estimé, pour sa part, qu’il y a trop de Codes qui régissent ce domaine. Il y a urgence à la libération de l’investissement, puisque, « l’Algérie n’a pas de temps à perdre», dira-t-il. Et d’ajouter : « Après l’abrogation de la règle 49/51, l’investissement en principe n’a pas besoin de code, du moment que ce dernier n’a rien apporté à l’économie nationale». Il indiquera que la suppression de cette règle pour les secteurs non-souverains a «alimenté une motivation intense auprès des investisseurs étrangers, venant principalement de Chine, Turquie, communauté syrienne et divers pays européens, qui se sont approchés des services du CNRC en vue de la création de diverses entreprises exerçant dans plusieurs domaines, mais, regrette-t-il, les services habilités du CNRC, qui sont sous la tutelle officielle du ministère du Commerce, ont toujours montré un comportement répulsif et réticent à l’égard de ces investisseurs étrangers, leur faisant savoir, principalement, que la règle est toujours en vigueur, ce qui contredit les dires et propos de l’Etat algérien».
La suppression de la règle 51/49 non effective
Tenant compte du retard flagrant de la mise en place du nouveau Code des investissements par le ministère de l’Industrie, causant le ralentissement actuel des affaires, il aurait été préférable que ces investisseurs étrangers reçoivent un traitement plus favorable de la part des services du CNRC, quant à leurs projets d’investissement, a-t-il recommandé.
Le parlementaire Haouari Tegherssi a plaidé, quant à lui, pour la modification de certains articles de l’ancien code de l’investissement, « au lieu de perdre encore du temps dans l’élaboration d’un nouveau code ». La multiplication des lois engendre une réticence à l’investissement chez les opérateurs économiques, rappelle-t-il, en plaidant pour l’amélioration du climat des affaires, un cadre législatif stable et un système fiscal incitatif pour l’investissement.