Ali Mebroukine, professeur en droit des affaires, estime que les banques ont un rôle important à jouer dans la démarche entreprise par les pouvoirs publics, dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement de l’économie nationale.
Par Nadjib K.
Intervenant, la semaine dernière, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, l’expert revient sur le poids de la dette publique qui est, selon lui «extrêmement importante puisqu’elle représente, fin 2020, 57.2 % du PIB, soit 8 700 milliards de dinars». Par conséquent, dira-t-il, «l’ouverture du capital d’un certain nombre de banques publiques est, aujourd’hui, incontournable pour essayer de combler le déficit financier et la dette publique interne».
Poursuivant son analyse, M. Mebroukine pense qu’il s’agit, là, d’une bonne démarche à encourager, puisqu’elle va permettre à l’Etat «de se désendetter et de rétablir, ainsi, les équilibres macroéconomiques avant d’engager des réformes de structure réclamées depuis plus de 20 ans, différées pour des raisons politiques, sociales et idéologiques.»
«Pour développer notre économie nos banques doivent assurer l’intermédiation financière», assène-t-il, non sans inciter les banques publiques à «prendre plus de risque en s’engageant à financer l’investissement.»
Evoquant, dans le même contexte, la loi sur la monnaie et le crédit, M. Mebroukine plaide à la révision de cette loi, car, selon lui, des réaménagements profonds sont nécessaires. Il s’agit, notamment, de redonner plus d’importance à la Banque d’Algérie, qui «doit impérativement jouer son rôle de superviseur intransigeant afin de veiller au respect des règles prudentielles, comme c’est le cas, d’ailleurs, dans toutes les Banques centrales.» «Malheureusement ce n’est pas le cas, aujourd’hui, puisque les banques publiques échappent aux contrôles de la Banque d’Algérie», indique-t-il.
Dans le même contexte, l’expert, qui signe une contribution avec le directeur de la publication du journal Eco Times, Lyazid Khaber, à paraître dans la présente édition, sous le titre : «Le renouveau des privatisations à la faveur d’une plus grande ouverture de l’économie algérienne», explique que «sans intermédiation financière efficace par les banques et les établissements financiers, notre croissance économique restera insuffisante quantitativement et médiocre qualitativement.»
N. K.