L’Algérie poursuit ses efforts pour amorcer sa transition énergétique. Outre l’investissement dans la réalisation de stations solaires, l’Etat ambitionne d’asseoir une industrie locale des intrants et kits nécessaires pour cette transition énergétique, outre le développement de certaines filières stratégiques à l’instar du lithium.
Par Farid D.
En effet, une feuille de route sera bientôt mise en place pour le développement de la filière lithium. Lors d’une rencontre le ministre d’Etat, ministre de l’énergie, des Mines et des énergies renouvelables, Mohamed Arkab, avec le Professeur algérien Karim Zeghib, il a été décidé de définir les projets prioritaires et une exploitation optimale des ressources dont dispose l’Algérie, ainsi qu’un programme de formation destiné à qualifier les compétences nationales dans ces domaines. En effet, le gouvernement ambitionne d’exploiter toutes les richesses naturelles, toute en les valorisants en local.
Dans ce contexte, le ministre a insisté sur la nécessité d’accélérer le rythme des travaux et de définir les projets prioritaires, notamment ceux relatifs à la valorisation du lithium et d’autres minéraux critiques, en développant une chaîne de production locale intégrée qui inclut les étapes d’exploration, de transformation, de fabrication et de formation, afin de créer de la valeur ajoutée et d’améliorer les opportunités d’emploi durable.
Pour le ministre, il est temps de « se concentrer sur les minerais stratégiques à forte valeur ajoutée, dont le lithium, devenu l’un des matériaux les plus importants pour positionner l’Algérie comme un acteur clé dans le domaine des technologies vertes ».
Mohamed Arkab avait insisté sur le fait que le lithium est un élément essentiel pour le développement des batteries, des véhicules électriques et des systèmes de stockage d’énergie, représentant une « opportunité stratégique pour renforcer la place de l’Algérie dans la chaîne de valeur énergétique mondiale ».
De son côté, le professeur Karim Zeghib a réaffirmé son engagement total à accompagner l’Algérie dans cette ambitieuse démarche, en s’appuyant sur son expertise scientifique et technique approfondie dans les domaines du stockage de l’énergie, du développement des batteries, notamment celles au lithium-fer-phosphate (LFP), de la fabrication de cellules photovoltaïques, ainsi que de la valorisation des minéraux stratégiques.
Il a également salué la volonté politique forte de l’Algérie pour concrétiser une transition énergétique fondée sur des bases scientifiques et technologiques solides.
Concédant que les investissements sont lourds dans la filière du lithium, le professeur Zaghib a néanmoins affirmé que le retour sur investissement est rapide.
Ainsi, avait-il dit lors de sa première rencontre en décembre 2024 avec le ministre de l’énergie, pour exploiter au mieux cette matière, « il est nécessaire d’investir dans la formation du capital humain et encourager le recyclage » pour récupérer le lithium à partir des objets usés tels que les téléphones mobiles, les micro-ordinateurs et les batteries usagées.
Selon lui, 28 tonnes de batteries recyclées permettent par exemple d’obtenir une tonne de lithium. Il avait également appelé à réaliser une cartographie nationale des produits miniers rares, précisant que le lithium se trouve généralement dans les eaux saumures des chottes, dans la roche, dans certaines boues et en mer.
Il est à noter que cette deuxième rencontre avec le chercheur Karim Zeghib s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération scientifique et technique pour soutenir la transition énergétique en Algérie, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Cette rencontre s’est déroulée en présence de Mme Karima Tafer, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie chargée des Mines, M. Noureddine Yassaa , secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie chargé des Énergies Renouvelables, M. Belkacem Soltani, président-directeur général de Sonaram, ainsi que plusieurs cadres du ministère.
La réunion a été consacrée au suivi des avancées des discussions relatives au développement de la filière lithium en Algérie, considérée comme une composante stratégique dans une vision globale de la transition énergétique, reposant sur l’exploitation et la valorisation des ressources minérales nationales dans un cadre industriel intégré.
Les échanges ont également porté, ajoute la même source, sur l’importance de mettre en place une organisation spécifique et une structure de coordination pour l’équipe de travail qui avait été convenue lors de la rencontre précédente, afin d’assurer un suivi efficace et de faciliter la mise en œuvre des projets liés au développement de cette filière.
F. D.
