Zlecaf : Quelle stratégie à adopter par l’Algérie ? 

L’Algérie se prépare activement pour la mise en œuvre de l’accord de zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Un séminaire a été organisé, hier dimanche à Alger, par le Conseil national Economique, Social et Environnemental (CNESE), portant sur la problématique. 

Par Akrem R.

Placé sous le thème : «Les orientations stratégiques et les perspectives de mise en œuvre de l’accord de zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf)», ce rendez-vous était l’occasion de mener une réflexion approfondie sur les enjeux et les opportunités que représente cet accord pour notre pays.

En clair, le Cnese qui œuvre à l’accompagnement et la mise en application du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, apportera sa  contribution, en proposant une stratégie pour la Zlecaf, tout en défendant les intérêts de notre pays et de notre économie.  

Ce séminaire s’inscrit, dira d’emblée le président du CNESE, Pr. Sidi Mohamed Bouchnak Khellad , dans le cadre des réflexions menées par le CNESE depuis le début de l’année pour définir les lignes directrices à suivre et proposer un plan d’action pour la mise en œuvre de l’Accord Zlecaf.

En effet, tous les aspects seront étudiés au  cas par cas, et ce, dans le but d’éviter les erreurs du passé, commises notamment dans le cadre de la ratification de l’accord d’association et de libre échange avec l’UE et également avec la zone arabe. 

Deux accords qui étaient, rappelle-t-on, en défaveur de l’économie nationale. D’ailleurs, l’accord avec l’UE a été défavorable à la balance commerciale de notre pays et surtout néfaste pour le tissu industriel de notre pays. De nombreuses entreprises de production avaient déclaré faillite et n’arrivaient pas à faire face à la concurrence déloyale.

Identifier les axes stratégiques clés 

L’organisation de ce séminaire, dira le président du CNESE, en l’occurrence,  Pr. Sidi Mohamed Bouchnak Khellad, a pour but de fixer les objectifs à atteindre par l’Algérie et l’apport qu’apportera cette adhésion à la Zlecaf à la Nation. Ce Séminaire, ajoute-t-il, a pour objectif d’identifier les axes stratégiques clés pour l’Algérie dans le contexte de la ZLECAF.

Il vise aussi à élargir la concertation et ce, en présence d’experts et de toutes les parties prenantes, notamment, les institutions nationales les organisations patronales et les opérateurs économiques.

«Nous devons évaluer les menaces, les opportunités, les facteurs clés du succès et les avantages comparatifs dont l’Algérie dispose. Il est essentiel de déterminer les actions à entreprendre à court et moyen terme, en tenant compte des forces et des faiblesses de notre économie nationale», a précisé le Pr Bouchnak dans son discours à l’ouverture des travaux de ce Séminaire.

L’Accord de la ZLECAF est considéré comme un accord commercial de nouvelle génération, car il va au-delà de la simple réduction des tarifs, douaniers. Il aborde également des aspects tels que la concurrence, le commerce des services, l’investissement, les droits de propriété intellectuelle et le commerce électronique. Cela reflète l’ambition, indique-t-il, de l’Afrique de créer un environnement commercial moderne et adapté aux réalités économiques actuelles», indique-t-il dans son allocution.

Par ailleurs, «nous devons exploiter pleinement les instrument du marché africain prévus dans l’accord pour une meilleure défense commerciale. Il est nécessaire d’analyser en détail ces outils et de déterminer comment les utiliser de manière optimale afin de renforcer nos avantages concurrentiels sur le marché africain».

Vers la création d’une structure solide de supervision 

Un autre aspect crucial concerne la planification et la proposition d’une démarche claire pour l’intégration des chaines de valeurs régionales, en se basant sur le potentiel industriel national et son apport au commerce extérieur. Il est essentiel, indique le même responsable, d’identifier les opportunités de collaboration et de coopération régionale qui pourraient stimuler notre économie et accroitre notre compétitivité sur les marchés internationaux.

Enfin, «nous attendons des recommandations concernant le mode de gouvernance approprié pour mettre en œuvre cet Accord, ainsi que les modalité d’évaluation de sa mise en œuvre».

Pour le président du Cnese, il est crucial de mettre en place une structure solide pour superviser et évaluer les progrès réalisés, afin de garantir que les objectifs soient atteints de manière efficace et transparente. «Ces contributions seront d’une importance capitale pour définir notre stratégie dans le contexte de la Zlecaf et pour maximiser les avantages économiques pour l’Algérie», conclut-il.

Il est à souligner que la Zone de libre-échange continentale africaine s’étendra sur un marché de 1,3 milliard de personnes, et qui devra atteindre 2,5 à 3 milliards en 2050, représentant un Produit Intérieur Brut (PIB) de 2 500 milliards de dollars dans l’ensemble des 55 États membres de l’Union Africaine. Elle sera la plus grande zone de libre-échange du Monde depuis la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Sa mise en place vise l’intensification du commerce intra-africain par la création d’un marché unique pour les marchandises et les services afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain, et ce, conformément à la vision panafricaine d’une Afrique intégrée et prospère telle qu’énoncée dans l’Agenda 2063. 

A. R

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