Youcef Chorfa succède à Abdelhadid Henni au ministère de l’Agriculture : Les défis du nouveau ministre

Un nouveau ministre a été désigné par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour donner une nouvelle dynamique au secteur agricole. En effet, après le limogeage de Mohamed Abdelhafid Henni, en poste depuis deux ans, le chef de l’Etat et après consultation du nouveau Premier ministre, Nadir larbaoui, a fait appel à son ministre des Transports, en l’occurrence Youcef Chorfa, pour s’occuper de la gestion d’un secteur éminemment stratégique et surtout mettre de l’ordre dans plusieurs de ses filières qui connaissent des dysfonctionnements, notamment, sur le marché des produits agricoles. 

Par Akrem R.

D’ailleurs, ce serait l’une des raisons principale du départ de M. Henni de son poste. En dépit des moyens colossaux mis en place par l’Etat, le marché connaît des perturbations, notamment en ce qui concerne les Viandes rouges et blanches, les légumes secs et autres fruits et légumes.

Beaucoup de produits agricoles, à l’instar des viandes rouges et blanches, demeurent, en effet, hors de portée des ménages. Une situation qui s’est accentuée ces derniers mois. 

Les prix ont atteint des niveaux inégalés. Un kilo de viande est cédé entre 1700 DA à 2500 DA ! Quant au poulet, son prix a dépassé tous les niveaux (entre 500 à 550 DA/kg).

Les mesures prises par l’ex-ministre, Henni, n’ont pas donné de résultats sur le terrain. Certaines de ses mesures ont même été qualifiées de contreproductives, notamment la dernière concernant le lancement d’enquête sur le terrain pour identifier les raisons de la hausse des prix du poulet.

Les professionnels de cette filière avaient estimé que le problème est plus profond. Pour eux cette hausse des prix reflète la situation d’une filière en difficulté, nécessitant des mesures courageuses pour y remédier.

Idem pour la filière viande rouge. Des instructions du président Tebboune ont été données, rappelle-t-on, à l’Exécutif en vue du développement de ces filières, en donnant même son feu vert pour recourir à l’importation des produits manquants sur le marché national, notamment les viandes fraiches, début septembre.

Mais presque trois mois après, la situation est toujours la même ! Même constat pour les légumes secs, un dossier sous tutelle du ministère de l’agriculture. En dépit des enveloppes financières accordées à l’OACI pour importer de grosses quantités en légumes secs, les prix de ces produits sont inaccessibles.

Les poids-chiche sont cédés à 600 DA/kg, les haricots à 550 DA/kg, le riz à 400 DA/kg et les lentilles à plus de 350 DA ! Le gouvernement avait annoncé la mise sur le marché de plus 50 000 tonnes de légumes secs dès septembre dernier à des prix plafonnés ne dépassant pas les 300 DA/kg pour les différents produits. Un engagement non tenu jusque-là.

Ce qui est en contradiction avec les orientations du président de la République qui n’a pas cessé d’appeler à la prise en charge des doléances et préoccupations des citoyens, considérées comme « une ligne rouge à ne pas franchir ». 

Préserver le pouvoir d’achat des ménages 

Lors d’une rencontre sur l’entrepreneuriat organisée par le CREA, le chef de l’Etat a donné un ultimatum de 30 jours pour la transformation des décisions des Conseils des ministres en des actions sur le terrain, permettant au citoyen de sentir un changement dans sa vie quotidienne.

Donc, le premier défi de Youcef Chorfa, est de mettre en place les mécanismes nécessaires pour la concrétisation, dans les meilleurs délais, des engagements du président de la République, visant à l’amélioration du niveau de vie des citoyens et la préservation de son pouvoir d’achat.

Après avoir remercié le président Tebboune pour la confiance renouvelée, en le nommant ministre de l’Agriculture et du développement rural, Youcef Chorfa s’est engagé à faire progresser le secteur de l’agriculture.

«J’adresse mes sincères remerciements au président de la République, Abdelmadjid Tebboune d’avoir renouveler la confiance en ma personne en me nommant ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Cette précieuse confiance sera pour moi une forte incitation à faire progresser le secteur de l’agriculture et du développement rural», a-t-il déclaré lors d’une cérémonie de passation de consignes qui s’est déroulée hier, mercredi, au siège du ministère de l’Agriculture, en présence des cadres du secteur et responsables d’établissements sous tutelle.

De grands défis à relever …

Concernant le développement du secteur agricole, Chorfa a souligné qu’il existe de grands défis pour faire progresser ce secteur stratégique chargé d’assurer la sécurité alimentaire et est également considéré comme un pilier important du progrès, du développement et de la prospérité.

«Cela nous oblige tous à unir nos efforts et à œuvrer pour concrétiser les engagements du Président de la République qui visent à améliorer le niveau de vie des citoyens», dira-t-il, en appelant à une synergie d’efforts «pour atteindre les objectifs fixés et travailler sans relâche pour poursuivre le processus de développement».

En somme, la feuille de route du nouveau ministre est donc connue. Il ne reste que trouver la bonne formule pour son exécution et atteindre les objectifs escomptés, à savoir, l’augmentation des rendements des céréales, notamment dans les wilayas du Sud et l’accélération de la réalisation des projets des cultures stratégiques, ainsi que de trouver des solutions pour les filières en difficulté et faire face aux changements climatiques qui pèsent fortement le développement de notre agriculture.

La mission ne sera donc pas facile pour le nouveau ministre de l’Agriculture, mais avec son expérience dans la gestion, il peut certainement donner un nouvel souffle pour un secteur, considéré comme le moteur de croissance en Algérie.

Ce dernier, en effet, contribue à hauteur de près de 15% au PIB. Avec l’exploitation optimale des potentialités existantes, le secteur agricole peut devenir la locomotive de l’économie nationale en dépassant même celui des hydrocarbures.

  A. R.

 

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