Le débat organisé, hier, à travers un webinaire et à l’initiative de Radio M, et auquel sont invités des représentants de l’OIM (Organisation internationale pour les migrations), et des représentants de la presse nationale, était l’occasion de faire le point sur les différents aspects de ce phénomène.
Par Nadjib K.
Modéré par le journaliste Zoheir Aberkane, le débat était rehaussé par des témoignages de journalistes ayant déjà travaillé sur le sujet, dont principalement Chahreddine Beriah, journaliste du quotidien El Watan, et Samira Mouaki qui a réalisé un reportage en tentant l’aventure de la «Harga», pour enfin mettre le doigt sur la question des complicités qui, selon elle, facilitent le «business» des réseaux de passeurs.
Pour Chahreddine Beriah qui a raconté son expérience dans sa ville natale Maghnia, à l’ouest du pays, pose la question de l’amalgame faite autour du statut de ces migrants, lesquels même dans le cas où ils sont juste en transite, donc en situation régulière, comme c’est le cas des maliens qui ont le droit de rester 3 mois sans qu’ils ne soient considérés en situation irrégulière.
Par la même occasion, des questions ont été adressées à la représentante de l’OIM, Mme Marie Stella Ndiaye qui a expliqué dans son intervention qu’il faudra d’abord maitriser le vocabulaire à appliquer, et d’éviter l’usage d’un langage réducteur, et de ne pas considérer tous les migrants comme étant des «clandestins». «Il faut éviter tout ce qui est choque des images, et de faire l’effort de recherche pour mieux cerner la question tout en tenant compte de la situation de chacun parmi ces migrants», dira-t-elle. Elle ajoute en évoquant la question des réactions racistes que Chahreddine Beriah qualifie de «racisme par ignorance», que les journalistes n’ont pas le droit d’être ignorants, puisqu’ils doivent être bien outillés pour mieux traiter ces questions.
Lors des débats, les participants ont tour à tour évoqué les questions inhérentes notamment au volet humain mais aussi social, puisque les migrants, selon eux, ont besoin d’être traités en tant que tels, tout en tenant compte de leurs situations respectives, et de s’éloigner des clichés véhiculés ici et là à leur sujet.
Enfin, et pour améliorer le traitement médiatique de la question des migrations, la représentante de l’OIM a assuré les participants que d’autres webinaires ainsi que des formations, notamment en ligne sont au programme de l’organisation en Algérie. Une annonce qui n’a pas manqué de susciter l’enthousiasme des journalistes participants, lesquels ont plaidé pour un meilleur regard sur le phénomène de la migration tant dans notre pays qu’ailleurs.
N. K.