La vulgarisation agricole est un élément essentiel pour l’accompagnement des agriculteurs en vue, notamment, de l’amélioration des rendements. L’Algérie a, depuis des années, accordé une grande importance à la vulgarisation, en créant tout un institut national de vulgarisation agricole (INVA). Ce dernier est chargé d’initier et de mettre en œuvre l’ensemble des actions de vulgarisation agricole.
Synthèse Akrem R.
Toutefois, et malgré l’amélioration continuelle des conditions de travail et du dispositif de formation par la tutelle touchant tous les niveaux d’encadrement, le processus lié au transfert des connaissances techniques par le biais des vulgarisateurs, tarde à se mettre en place et butte sur des contraintes. Ces dernières sont dues à plusieurs causes, dont le processus de la planification des programmes de vulgarisation agricole ainsi que les méthodes de vulgarisation utilisées.
L’expérience concrète, acquise sur le terrain par le passé, a mis en relief la nécessité de mieux planifier stratégiquement les programmes de vulgarisation, de les orienter en fonction des besoins et, selon une optique participative, outre, enfin, de les centrer sur les problèmes à résoudre. Face à cette situation, l’institut (INVA) a lancé cette étude qui a porté sur « l’Analyse des qualifications des agents chargés de la vulgarisation agricole, en matière d’élaboration de programmes et d’utilisation de méthodes de vulgarisation ».
Il s’agit d’identifier les qualifications des agents chargés de la vulgarisation, de connaitre les méthodes de gestion et d’organisation des services de vulgarisation, de comprendre les outils et le processus de planification des programmes de vulgarisation , et de connaitre les méthodes de vulgarisation les plus efficaces et les plus utilisées par l’agent chargé de la vulgarisation et l’impact de ces méthodes sur le degré de participation des agriculteurs, ainsi que leurs impacts de ces méthodes sur leurs rendements et la production.
D’après le « Fichier National des Agents Communaux de Vulgarisation 2014 », il existe en Algérie 1220 Agents de vulgarisation dont 68 vulgarisatrices : (202 Ingénieurs ; 230 Techniciens Supérieurs ; 680 Techniciens ; 67 Agents Techniques) (dont 03 vétérinaires).
La collecte des informations et des données nécessaires a permis à l’INVA d’apporter des éléments de réponse aux questions avancées au début.
Concernant la formation, 54% des agents de vulgarisation enquêtés ont bénéficié de la formation, CPV, dont la plupart d’entre eux sont des anciens dans le secteur et qui préparent leurs retraite, ce qui pose un problème de relève. 50% des enquêtés ont bénéficié de stages de perfectionnement, mais malgré cela, 72% des enquêtés veulent être formés dans des spécialités différentes, motivés par l’intérêt personnel, l’obligation administrative et la promotion dans le grade.
43.58% des enquêtés appliquent moins de 30% des acquis des formations en raison de plusieurs problèmes qui entravent ces agents, quant à appliquer leurs acquis de formation, tel que le manque de moyens et d’environnement incitatif, 80% des enquêtés sont occupés par d’autres fonctions administratives, en plus des tâches de vulgarisation agricole.
Concernant les méthodes de vulgarisation utilisées par le vulgarisateur, les méthodes de vulgarisation individuelles sont les plus utilisées d’après 87.5% des enquêtés, et les plus efficaces, d’après 77.7% des enquêtés, par contre, moins de 30% des enquêtés utilisent les méthodes de masse, qui nécessitent beaucoup de moyens à mobiliser.
D’après 60% des enquêtés, le choix de la méthode de vulgarisation est lié, essentiellement, à la nature du sujet à vulgariser, la présence des moyens et les préférences des agriculteurs. Parmi les méthodes de vulgarisation, nous avons les sites de démonstration, qui ont un impact positif sur l’amélioration de la production et l’augmentation des rendements d’après 90% des enquêtés, mais dont seuls 44% ont bénéficié de la formation sur les sites de démonstration, 37% ont participé à la mise en œuvre des sites de démonstration. Cependant, cette participation est partielle : en effet la moitié des enquêtés ont participé uniquement à la première phase « la 72 sensibilisation ». Le choix du lieu des sites de démonstration est fait par les agriculteurs en collaboration avec DSA.
Concernant les programmes de vulgarisation, 84% des enquêtés qui connaissent et participent à l’élaboration des programmes de vulgarisation, sont formés en CPV, mais presque 80% d’entre eux ont une expérience dans le domaine agricole qui dépasse les 20 ans, et dont la majorité sont au seuil de la retraite, ce qui pose un problème de relève, mais aussi de formation.
Les programmes de vulgarisation sont généralement élaborés au niveau des bureaux des formations et de vulgarisation (BFV) des DSA, par l’agent chargé de la vulgarisation à 50%, le reste le fait en collaboration avec les instituts techniques et la CAW.
Ces programmes tiennent compte des besoins des agriculteurs. 84% des agents chargés de la vulgarisation déclarent que les contraintes rencontrées lors de l’exécution des programmes de vulgarisation, sont de type matériel (financement, transport, et de matériel) ; 44.6% réalisent moins de 30% des programmes de vulgarisation préalablement établis, à cause de plusieurs problèmes : 80% des agents chargé de la vulgarisation sont occupés à accomplir d’autres tâches. Le manque de formation sur les méthodes d’élaboration des programmes et les méthodes de vulgarisation, notamment, pour les nouveaux recrus et le manque de moyens qui favorisent le bon déroulement des activités de vulgarisation et l’utilisation.
sachant que le contenu de l’article est une transcription fidèle de l’étude réalisée par l’équipe de la direction des études au niveau de l’INVA dont l’objectif de l’étude a été cité dans l’article. merci pour cette synthèse et pour plus d’information je vous invite à consulter l’étude complète via le lien suivant: https://inva.dz/etudes-et-investigations/ .