Par Lyazid Khaber
«Celui qui a raison a toujours deux alliés à ses côtés : les conditions de base et tous ceux qui ont tort.»
Jesse Livermore
Lorsqu’on parle de marché, on a souvent tendance à parler de volatilité. Dans les marchés boursiers par exemple, où les investisseurs qui n’aiment pas trop le lundi (premier jour de reprise des places boursières), ne cessant pas de répéter «I don’t like Mondays», pensent toutefois que «Cash isking» (l’argent est roi). Sur ce genre de marchés, la volatilité fait partie de leur nature même, et cela ne doit étonner personne parmi les traders si tout bascule pour une quelconque denrée, au moment où on s’y attend le moins. Mais, sur le marché, le nôtre, le «Souk» pour être plus précis, les choses ne se passent pas comme cela. Et ce, même si parfois, cela y ressemble à s’y méprendre. Dans le «souk», les événements de la veille n’ont pratiquement aucun effet, mais l’humeur des commerçants «si !». Pis encore, les pénuries sont programmables, et les augmentations tombent facilement sur les têtes des consommateurs, sans même plus avoir besoin de justification quelconque. C’est le cas, par exemple, des prix de la volaille qui, sans crier gare, et à quelques encablures à peine du mois sacré du Ramadhan, ont subi les feux de la géhenne. Passant du «quitte au double», ces prix ne semblent justifiés par aucune raison valable. Certes, l’on évoque l’augmentation des prix de l’aliment ou encore par cet argument «bateau» de la COVID-19, mais aucune de celles-ci ne peut à elle seule justifier de telles augmentations. Ainsi, ce qui va pour l’augmentation, va aussi pour les baisses des prix de la même volaille, enregistrées précédemment et qui ont mis à rude épreuve les producteurs. Cependant, si nous sommes loin d’avoir un marché régulé qui fonctionne selon la loi de l’offre et de la demande, nous sommes convaincus que l’absence de contrôle mais aussi le manque de planification dans ce secteur –une mission que seul l’Etat peut assurer à travers, notamment, les services agricoles au niveau des différentes wilayas du pays- qui constitue le talon d’Achille de cette filière. L’orientation des investissements, à plus forte raison soutenue par un effort financier de l’Etat, ainsi que la mise en place d’une cartographie zonale pour mieux répartir les investissements dans l’optique d’un véritable maillage du territoire, tout en tenant compte des besoins de chaque région, est plus que nécessaire. Mais, cela ne peut se faire sans l’effort conjugué des ministères de l’Agriculture d’un côté et de celui du Commerce de l’autre. Autrement, se sera toujours le retour à la case de départ.
L. K