Visant une production de 200 milliards de m3/an de gaz naturel : L’Algérie tient à son leadership régional

le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab

L’Algérie veut consolider son rôle pivot de fournisseur énergétique fiable dans la région. Des investissements importants ont été projetés ces trois dernières années par le groupe Sonatrach afin d’augmenter la production nationale, notamment en gaz naturel, permettant à la fois de répondre aux besoins du marché local en nette progression et d’augmenter les quantités du gaz naturel à l’export.

Par Akrem R.

En effet, l’ambition de l’Algérie est de doubler pratiquement sa production actuelle en gaz, estimée à 137 milliards m3/an, à environ 200 milliards de mètres cubes au cours des cinq prochaines années.

L’annonce a été faite, hier à Alger, par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, lors d’un point de presse organisé en marge des travaux de la réunion nationale des directeurs de la distribution du groupe Sonelgaz et des directeurs de l’énergie et des mines au niveau des wilayas.

Il a précisé que le groupe Sonatrach a tracé une stratégie d’investissements ambitieuse afin d’atteindre cet objectif, à savoir, une production de 200 milliards de mètres cubes de gaz naturel, dont 100 milliards qui seront destinés à l’exportation, et ce, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

«L’’objectif fixé à court terme, soit, dans les cinq ans à venir, est d’atteindre une production de 200 milliards de mètres cubes de gaz naturel pour couvrir la demande croissante au niveau national et augmenter les volumes destinés à l’exportation», a-t-il expliqué, en rappelant que la production annuelle moyenne de gaz naturel a atteint au cours des dernières années 137 milliards de m3.

Le ministre a affirmé que la consommation de gaz naturel en Algérie, un indicateur positif, était en hausse, notamment, après l’entrée en exploitation de plus de 1.400 nouvelles usines durant la période 2023-2024 et avec les réalisations dans le secteur de l’habitat, qui distribue plus de 500.000 unités de logements chaque année, «ce qui nécessite, selon lui, d’assurer l’approvisionnement en gaz naturel et de s’adapter au développement économique du pays à tous les niveaux».

En effet, cette croissance de la demande locale de près de 7% annuellement exige l’accroissement des investissements en matière d’exploration et de production de gaz naturel, tout en développant de nouvelles sources d’énergies afin d’y faire face.

Le groupe Sonatrach a mis le paquet, en annonçant l’investissement de 50 milliards de dollars d’ici 2028, dont un budget important est alloué à l’exploration. Il est à noter, dans ce cadre, que seulement 47% du territoire national est exploré. Un grand travail reste, donc, encore à faire en matière d’exploration.

Le partenariat pour booster la production

Une stratégie nationale est mise en place par le gouvernement afin de capter des investissements étrangers, en leur proposant des incitations et un cadre réglementaire plus souple garantissant les intérêts de chaque parties.

La nouvelle loi sur les hydrocarbures de 2019 a donné un véritable coup de starter à l’investissement dans le domaine gazier et pétrolier.

D’ailleurs, de nombreux contrats ont été signés entre le groupe public Sonatrach et des partenaires de différentes nationalités. L’arrivée annoncée des Américains, en l’occurrence, le major ExxonMobil, témoigne de l’amélioration de l’attractivité de l’Algérie en matière d’investissement.

En effet, l’Etat table sur ces partenariats pour poursuivre cette dynamique dans le domaine des hydrocarbures et l’augmentation de la production nationale.

« Les contrats de partenariat conclus récemment par le groupe Sonatrach avec de grandes compagnies mondiales, dans le cadre des dispositions de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, s’inscrivent dans cette optique. Des efforts sont en cours pour réaliser de nouvelles explorations pour couvrir la demande croissante, notamment dans les industries manufacturières et les usines de pétrochimie», a-t-il ajouté.

Arkab a, par ailleurs, annoncé le parachèvement de la préparation de la dernière phase des négociations pour le lancement du projet de raccordement électrique entre l’Algérie et les pays européens via la Méditerranée.

A cet égard, le ministre s’est félicité du niveau atteint par Sonelgaz et ses cadres en termes de maîtrise des technologies modernes et de gestion du système électrique, soulignant que «le niveau atteint par l’entreprise publique dans ce domaine a rassuré les partenaires européens quant à la capacité de l’Algérie à réaliser ce projet».

Le ministre a relevé que la réalisation de ce projet permettra au groupe public d’exporter l’énergie électrique via une ligne maritime reliant l’Algérie au sud de l’Europe, estimant que «l’Algérie deviendra une puissance majeure dans la production de l’électricité et la maîtrise de la chaîne énergétique (production, transport et distribution)».

Concernant les énergies renouvelables (EnR), le ministre Arkab a affirmé que «tous les projets inscrits au titre du programme de 3200 mégawatts d’énergie solaire photovoltaïque avaient été lancés effectivement cette année».

Ils devraient contribuer, une fois réceptionnés dans un délai de 24 mois, à la réduction de la consommation du gaz de 1,2 milliards de m3/an.

Une quantité qui sera injecté sur le marché international ou l’orienter vers la pétrochimie. Un autre secteur que l’Algérie veut développer davantage, afin de valoriser nos ressources en interne.

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