Le gel des importations des viandes rouges fraîches ou congelées, décidé par les pouvoirs publics, depuis le dernier trimestre 2020, pour protéger la production nationale n’a pas eu d’incidence sur le marché national, ont fait remarquer plusieurs opérateurs de la filière. Aussi, le pouvoir d’achat des citoyens est de plus en plus impacté, au vu de l’inflation et, parfois, du gel des importations, comme c ‘est le cas pour les viandes rouges, actuellement. Ces dernières, congelées et importées, rappelons-le, sont souvent censées être destinées aux consommateurs au revenu moyen, voire faible. Pourtant, ce produit est toujours considéré comme un aliment de luxe. Cette filière reste, par conséquent, toujours sous l’emprise de certains obstacles que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural promet de lever.
Par Réda Hadi
Tout a été fait pour rendre accessibles les produits de cette filière aux communs des Algériens, sans grands résultats. Par conséquent, ce même ministère promet que des
mesures seront prises, sur le terrain, au profit des éleveurs et des opérateurs, en vue de lever certains obstacles qui entravent l’activité de la production des viandes rouges.
Le ministre a rappelé l’importance de cette filière dans la consolidation de la sécurité alimentaire et la nécessité d’exploiter les grandes capacités dont dispose l’Algérie. Pourtant, malgré une forte production, la viande rouge reste toujours aussi chère. «Où réside, alors, le grain de sable?» se demandent des économistes.
Selon des spécialistes, au bout de compte, c‘est le consommateur qui, malgré les différents gouvernement et les mesures qui sont prises, pâtit de cette situation
Pour Mustapha Zebdi. Président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), «quelles ques soient les mesures que l‘on va appliquer, il faut, avant tout, assainir cette filière des spéculateurs et diversifier les sources de viandes rouges pour avoir des fourchettes à des prix abordables»
« En fait, les consommateurs assistent impuissants à une hausse exagérée des prix de ces produits. D’ailleurs, le président de la Fédération des viandes rouges et blanches qui s’est exprimé à ce propos, affirme ne pas avoir de justifications concrètes qui expliqueraient ce phénomène.» Et de s’interroger: «Comment l’expliquez-vous alors?
Trop d‘intermédiaires influent sur les prix
Hadj Tahar Boulenouar Président de l’ANCA (Association nationale des commerçants et artisans algériens), estime pour sa part, que, «contrairement à la filière fruits et légumes, on ne connaît pas le nombre d’intermédiaires dans la filière viandes rouges. A cela, les problèmes en amont et en aval font en sorte de pérenniser un système de gestion dépassé, dont les retombées sur les consommateurs ne sont que le reflet d’une instabilité du marché et une crise réelle d’une offre qui reste faible, vu que la demande est croissante et les prix stagnent à des niveaux élevés depuis des années, ce qui constitue un handicap certain pour une grande partie des consommateurs dont le pouvoir d’achat s’est dégradé avec l’inflation et la dévaluation du dinar» . Une version confirmée par le Président de la fédération nationale des éleveurs (FNE), pour qui, si la viande rouge est aussi chère, c’est du fait du grand nombre d’intervenants dans la chaîne de commercialisation, avec une marge bénéficiaire pour chaque intervenant, au détriment du consommateur final.
Cette association a toujours affirmé qu‘il y a disparité des prix entre les zones de production (la steppe) et les autres régions, et préconise un rapprochement entre les producteurs et les consommateurs, en limitant au maximum le nombre d’intervenants.
Des sources sûres et concordantes du ministère de l’Agriculture et du développement rural, assurent que les mesures promises, sont pratiquement issues des recommandations de la rencontre de ce même ministère et des représentants de la filière pour la mise en place de mécanismes de la «triangulaire» pour le développement de la filière viande rouge en Algérie.
R. H.