Forte pression sur le budget des ménages. Alors que les dépenses de ce mois de ramadhan ne cessent d’augmenter, notamment avec la hausse généralisée des produits alimentaires de large consommation, les chefs de familles ont déjà la tête ailleurs, notamment avec l’approche de la fête de l’Aïd El Fitr.
Akrem R.
La plupart d’entre eux se penchent sur le meilleur plan à suivre afin de faire face à ces dépenses additionnelles qui vont assurément peser lourdement sur leurs budgets. C’est une rude épreuve pour les ménages, surtout avec la régression en continu du pouvoir d’achat.
Certains d’entre eux ont déjà entamé les opérations de prospection en multipliant les sorties aux différents marchés et magasins de vêtements prêt-à-porter, dans l’espoir de dénicher de bonnes affaires. D’ailleurs, c’est ce que nous avons constaté lors de notre virée, effectuée dans certains marchés de la banlieue d’Alger.
Au niveau de la localité de Baraki à 15 km de d’Alger-centre, le décor est déjà là. Les magasins spécialisés dans la vente de vêtements sont pleins à craquer, et ce, en l’absence totale des gestes barrières contre la pandémie de la Covid-19. Les vendeurs font semblant d’en porter un, rattaché aux oreilles, pendants sous leur menton, mais n’ont pas l’impression d’avoir entendu parler de distanciation sociale…
Des femmes accompagnées par leurs enfants, dont la plupart ne mettent pas de bavettes, sont à la recherche de tenues de l’Aïd (chaussures, pantalons robes, chemise, etc.). Certaines personnes que nous avons approchées ont déploré la cherté des articles proposés et l’absence de promotions. Les commerçants ont expliqué qu’en dépit de l’allégement des mesures du confinement dans notre pays, la marchandise sur le marché est peu disponible. La fermeture de l’espace aérien et maritime pour les personnes a impacté négativement ce commerce.
Prix excessifs
L’acheminement des importations prennent beaucoup plus du temps que prévu. Ceci a un effet crescendo sur les prix. À titre exemple, les prix des robes pour les fillettes oscillent entre 3 000 DA à 5 000 DA, les chaussures pour enfants de 4 à 8 ans affichent des prix entre 2700 DA à 4 500 DA. Et encore, une femme enceinte accompagnée de sa fille de 7 ans, a affirmé qu’il n’ya pas vraiment ce qu’elle voulait comme article.
« Je suis à la recherche d’une robe pour ma fille, mais les prix sont excessivement chers. Une simple robe est à 6 800 DA ! Vraiment c’est trop et encore, elle est d’une qualité moyenne !», a-t-elle fulminé, en affirmant qu’elle va poursuivre sa virée dans l’espoir de satisfaire la demande de sa fille, tout en déboursant moins. Cette dame affirme, par ailleurs, qu’elle a déjà acheté pour son deuxième enfant des chausures à 2700 DA, un pantalon à 2 000 DA et un t-shirt à 1600 DA.
«Il me reste 5 000 DA comme budget pour la fille. J’espère que vais lui acheter au moins une robe et lui compléter le reste (sandales en cuir et autres) le mois prochain. On va attendre le virement de mon mari», a-t elle expliqué. Les commerçants de leur côté se défendent et affirment que c’est l’offre et la demande qui fixe les prix. «Nous voulons aider les familles, mais les prix au niveau du marché de gros ont flambé. On ne peut rien faire. D’ailleurs, certains articles sont cédés à l’ancien prix», a précisé Sofiane vendeur dans un magasin spécialisé dans la vente de vêtements pour enfants. Ce dernier a déploré la situation du commerce dans notre pays. Après une année pratiquement à blanc, suite aux mesures du confinement, ajoute-t-il, «cette année et malgré l’allégement des mesures sanitaires, nos activités ne décollent pas. Beaucoup de gens nous rendent visite sans acheter un moindre article. Nous sommes vraiment impacté par la double crise sanitaire et économique du pays».
Cette situation a, d’ailleurs, éclipsé l’opération de vente en soldes, lancée déjà depuis le 7 avril en cours et qui se poursuivra jusqu’au 13 mai prochain. Durant notre virée, nous avons constaté la faible adhésion des commerçants à cette opération outre que la vente en soldes, concerne seulement des articles de fin de série ou d’une qualité médiocre.
A. R.