Avec l’autorisation délivrée aux pharmaciens pour aider à la campagne de vaccination, le ministre de la Santé vient de franchir un pas important dans ce processus. Au vu de la gravité de la situation, il est primordial à ce que toutes les structures directes ou intermédiaires, intervenant dans le système de santé algérien, participent à stopper la pandémie. Le président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), Messaoud Belambri, a exprimé sa satisfaction à ce sujet, et souligne que le Snapo a déjà exprimé ce souhait dès le début de la campagne de vaccination.
Par Réda Hadi
Pour beaucoup d’observateurs, les pharmaciens étaient le chainon manquant dans la campagne. Reste maintenant à convaincre les plus réticents et surtout à définir les modalités. Certes, les pharmaciens bénéficient d’un atout majeur, qu’est la relation de confiance. En effet, Melle Yala, pharmacienne à Mohammedia (Est d’Alger), affirme que « les pharmaciens créent et entretiennent une relation de confiance basée sur l’écoute et l’échange avec leurs patients. La campagne de vaccination anti-covid est un sujet particulièrement délicat et doit pouvoir être envisagée avec plus de recul et de sérénité. Leur expertise et savoir-faire ne sont plus à démontrer, et les gestes de vaccination sont les mêmes que pour la vaccination anti grippale » explique-t-elle, et de continuer à dire que « la pharmacie est un lieu de vie dédiée à la santé, au conseil et à l’écoute et offre aux patients, l’assurance d’actes médicaux professionnels quelles que soient les pathologies. D’ailleurs, la grande majorité des Algériens, désigne les pharmaciens comme le professionnel de santé de proximité en qui ils ont pleine confiance ».
Saïd Mamouni, dont l’officine est à Bordj El Bahri, confirme l’utilité d’associer les pharmaciens à cette campagne, mais souligne tout de même, que « les pharmaciens ne devraient pas être considérés comme un simple palliatif et encore moins, une boite à outils dans la lutte anti Covid ». Pour ce pharmacien, « c’est un acte médical et il faut le prendre en tant que tel»;
Melle Yala, affirme, par ailleurs, que «même tardive, c’est une bonne décision qui va dans le sens de la lutte anti-Covid. mais les modalités ne nous sont pas encore parvenues. Il y a encore beaucoup de choses à régler, comme la priorisation des personnes à vacciner, la prise en charge d’éventuels tests avant la vaccination pour les personnes à fort facteur de comorbidité, et sans compter le nombre de rendez-vous que l’on peut donner, car ceux-ci dépendent énormément de la fréquence et l’assurance des doses qui nous seront livrées».
Et de continuer: « Nos patients nous font confiance, et nous ne devons pas les décevoir. Mais que faire, alors, lorsque ceux-ci exigent un type de vaccin que l’on ne peut garantir ? Notre crédibilité va en prendre un coup ».
Pour Saïd Mamouni, «Cette décision est totalement ignorée par le public: ce n’est pas à nous de faire du porte à porte pour inciter les gens à venir se faire vacciner chez nous, il faudrait un véritable matraquage médiatique, pas juste un bandeau qui passe durant les informations. Les pharmaciens sont à même d’alléger le fardeau déjà pesant des structures sanitaires » a–t-il conclu.
En attendant le réel démarrage des officines, le Snapo affiche sa satisfaction et l’exprime sur sa page Facebook en affirmant que «L’officine est un espace de santé adéquat pour effectuer ce genre d’opérations, et il était utile de faire appel aux pharmaciens d’officine et de les associer à cette opération vaccinale nationale contre la covid car plus vite on vaccine le plus grand nombre de la population et plus vite nous dresserons les barrières contre ce virus et sa propagation ».
R. H.