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Utilisation des pesticides par les agriculteurs : Les normes de sécurité peu respectées ! - ECOTIMES

Utilisation des pesticides par les agriculteurs : Les normes de sécurité peu respectées !

Utilisation des pesticides par les agriculteurs : Les normes de sécurité peu respectées !

L’utilisation des pesticides ne cesse d’augmenter, et les sources d’exposition se multiplient. Toutefois, le respect des précautions d’emploi et le port de moyens de protection sont souvent négligés par les agriculteurs. 

Par Nadia B.

Selon une étude transversale descriptive basée sur deux questionnaires a été menée sur un échantillon de 269 participants de la population générale et 16 agriculteurs, ses résultats ont montré que le premier critère de choix du pesticide est l’efficacité et non pas la sécurité.

En effet, les insecticides sont les plus utilisé avec prédominance des pyréthrinoïdes (perméthrine) par contre, 37.5% de la population déclarent qu’ils utilisent des pesticides dont la substance active n’est pas mentionnée sur l’emballage ce qui est considéré comme un obstacle sérieux pour la prise en charge en cas d’exposition accidentelle. 

«Nos résultats montrent que les ménages optent pour l’efficacité comme critère du choix du produit, la classe des insecticides est la plus utilisée, les pyréthrinoïdes occupent la première place par la perméthrine dont le rangement est fait majoritairement dans la cuisine. La majorité des participants n’ont jamais utilisé un moyen de protection lors de la manipulation des pesticides. 39,67% des participants ont eu des signes après utilisation des pesticides, majoritairement respiratoires. 27,37 % n’ont aucune idée sur les effets nocifs des pesticides sur la santé humaine», indique une étude sur l’utilisation domestique et agricole des pesticides en Algérie, réalisée par des étudiants de l’université de Tizi-Ouzou.

Pour le volet agricole, les fongicides sont les plus utilisés avec 42,85%. Environ 25% des agriculteurs ne se protègent pas lors de la préparation et la pulvérisation des pesticides, tous les agriculteurs interrogés ont eu des signes lors de la manipulation de certains de leurs pesticides. 28,57% des personnes interrogées ont assisté à une intoxication aux pesticides dont le signe majoritaire est l’irritation oculaire avec 42,86%. 

Les agriculteurs sont au courant des effets nocifs des pesticides

Tous les agriculteurs sont au courant des effets nocifs des pesticides sur la santé et sur l’environnement. «On remarque une prise de conscience en ce qui concerne le respect de moyens de protection quant à l’usage des pesticides mais en vue de la dangerosité de ces produits, une sensibilisation et une meilleure réglementation doivent être assurées», ajoute la même étude.

Sur un autre registre, la majorité des participants déclarent qu’ils n’ont jamais utilisé un moyen de protection (gants, lunettes, tenue de protection ou masques). «Un pourcentage élevé de participants se lavent les mains après chaque utilisation, respectent le temps d’attente avant l’entrée dans la pièce traitée de même que pour l’aération et nettoient l’endroit traité après l’application. 42,4% des participants déclarent qu’ils ne lisent pas les instructions et les consignes d’utilisation qui se trouvent sur l’emballage. 90% des participants jettent les produits non utilisés ou périmés, 6,7% les utilisent quand même et 3,3 % les conservent. 25,3% des participants rangent leurs pesticides dans la cuisine et 24,2% à l’extérieur de la maison», poursuit-il.

En ce qui concerne les moyens de protection, les agriculteurs portent rarement destenues et des lunettes de protection lors de la préparation des pesticides, un pourcentage de 21,9% portent des gants, 18 ,8% portent des masques, tandis que 25% ne se protègent pas, selon les résultats de cette étude. 

Concernant la protection pendant la pulvérisation, les résultats montrent que seulement 3,6% des agriculteurs portent une charlotte lors de la pulvérisation des pesticides, 10,7% portent des tenues spéciales, 21,4% portent des bottes et des masques, tandis que 25% ne portent aucun moyen de protection.

Non respect des doses indiquées 

Pour les conditions générales d’utilisation, l’étude note, que 57,1% des agriculteurs interrogés dans notre enquête respectent le délai d’attente avant la récolte, tous les agriculteurs interrogés choisissent un temps calme pour appliquer leurs pesticides.

En outre, «61,5% ne respectent pas les doses indiquées (87,5% déclarent qu’ils augmentent les doses et 12,5% les diminuent). 71,4% ne respectent pas le délai avant la reprise des activités sur le site traité, 92% affirment qu’il n’y a pas d’enfants ou de bétails qui rentrent dans les sites au moment de la pulvérisation, 26,70% mangent dans les sites traités, 93,3% se lavent les mains après l’application».

L’application des pesticides nécessite des mesures de protection conformes en raison de la dangerosité de ces produits. Toutefois, l’étude a montré à que peu de ménages et agriculteurs utilisent des équipements de protection. D’autre part, une proportion importante (90%) d’emballages et de produits non utilisés ou périmés sont jetés à la poubelle.

Une proportion importante des agriculteurs ne respecte pas les doses recommandées. Les effets néfastes sur la santé, tels que les maladies respiratoires, les troubles neurologiques et les cancers surtout les leucémies infantiles sont de plus en plus préoccupantes. 

De plus, les résidus de pesticides retrouvés dans les aliments et l’eau peuvent avoir des conséquences à long terme sur la santé des consommateurs. De ce fait, il semble nécessaire de développer les actions de communication et de prévention auprès de la population afin que chacun puisse améliorer son comportement et ainsi réduire son degré d’exposition à ces produits.

Il est essentiel de sensibiliser les agriculteurs et les consommateurs aux dangers des pesticides et de promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et de la santé, tout en favorisant la lutte biologique. Actuellement, seulement 25 % des agriculteurs sont informés de la lutte biologique, ce qui signifie que cette méthode reste encore peu connue. 

Des initiatives sont prises dans ce sens par l’Institut national de protection des végétaux, qui encourage la réduction des intrants chimiques en agriculture et met l’accent sur la prévention des maladies ainsi que le recours à la lutte biologique. 

N. B.

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