La relance de l’industrie nationale est le nouveau champ de bataille du gouvernement. Un vaste programme de réformes est en phase d’exécution. Il consiste en la restructuration de notre tissu industriel et le développement des différentes filières et branches.
Par Akrem R.
L’objectif est de développer le produit industriel local avec des taux d’intégration importants. En effet, la nouvelle politique industrielle vise la création de clusters pour chaque filière.
D’ailleurs, quatre regroupements sont déjà opérationnels. Il s’agit de celui des industries agroalimentaires, mécaniques, électroniques, l’électroménager et enfin, le Cuir et le Textile, a fait savoir, Salem Ahmed Ziad, le directeur général du développement de l’industrie à la tutelle.
«Nous comptons poursuivre cette dynamique pour la création de nouveaux clusters pour les autres filières restantes et même pour les sous-filières, vu leur importance pour le développement industriel de notre pays. Notre objectif, également, est de se lancer dans la production de la matière première en local pour satisfaire aux besoins de notre industrie et exporter l’excédent à l’avenir», a souligné M. Ziad lors de son passage sur les ondes de la «Chaîne I».
Actuellement, notre industrie est dépendante de l’importation de plusieurs intrants nécessaires aux industries de transformation. Le développement d’un tissu de sous-traitance est plus que nécessaire et est en mesure de satisfaire les besoins des unités de production, affirme-t-il, tout en mettant l’accent sur la valorisation des ressources nationales et locales. La hausse des prix de ces produits sur les marchés mondiaux a impacté négativement l’outil de la production nationale et également la compétitivité de nos produits. Il est à noter que les prix de plusieurs produits industriels ont doublé, voire, triplé dans certains cas, à l’instar du rond à béton et autres.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la démarche du département d’Ahmed Zeghdar, consistant en l’ouverture d’un dialogue franc et direct avec les différents producteurs industriels, qu’ils soient publics ou privés, afin de débattre des problématiques et des obstacles entravant le développement de notre industrie.
Des comités sectoriels ont été installés, jeudi dernier à Alger, par le ministère. Une démarche qui permettra l’élaboration, de manière participative, de contrats de programme pour chaque filière industrielle dans l’objectif de promouvoir les activités des différents secteurs industriels.
«Nous avons déjà réussi l’ouverture d’un dialogue avec les différents acteurs. Cela nous permettra de dégager une vision commune pour chaque filière industrielle et de fixer des objectifs communs à atteindre, en augmentant la participation de l’industrie à hauteur de 15% dans le PIB national», explique l’intervenant.
Un programme de relance pour chaque filière
Dans son allocution d’ouverture de la conférence nationale sur la mise en place d’un système de gouvernance et de dialogue entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques, M. Zeghdar a précisé que l’objectif recherché derrière l’installation de comités sectoriels était d’ouvrir le champ aux différentes parties prenantes pour participer à la prise de décisions stratégiques, et exprimer leurs aspirations et besoins à travers des contrats de programme en fonction de chaque filière. « La stratégie de développement industriel ne se limitera pas seulement à l’entreprise ou aux groupes industriels, mais concernera l’ensemble des filières industrielles. Cette méthode sera progressivement mise en œuvre», a-t-il annoncé.
Le directeur général du développement de l’industrie au ministère de l’Industrie a indiqué que le gouvernement accorde une grande importance aux industries agroalimentaires et des textiles qui sont créatrices d’emplois et de richesse. À cet effet, un programme de relance pour chaque groupe industriel est envisagé.
D’ailleurs, les gestionnaires sont appelés à l’élaboration de nouvelles feuilles de routes pour la relance de leurs activités, tout en se conformant à la réalité du marché. En clair, ces groupes sont appelés, soit, à changer complètement d’activité ou à développer leur production, conformément aux standards du marché. Ainsi, il y a nécessité de revoir le modèle de fonctionnement et de gestion. D’ailleurs, des contrats de performance seront fixés par chaque responsable de groupes publics. Sur le plan du financement, c’est aux groupes publics de trouver et de mobiliser les fonds nécessaires pour la relance et le développement de leur plan business, à travers le recours à des crédits bancaires ou des partenariats avec des investisseurs locaux et étrangers, ces derniers étant appelés à garantir un transfert technologique. C’est le cas de l’industrie mécanique. Les constructeurs automobiles sont appelés à participer à un transfert technologique et au développement de la sous-traitance à la place du montage.