Une nouvelle réglementation sur l’électricité en préparation : Vers un «boom» des EnR

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La mise en place d’une nouvelle réglementation sur l’électricité s’impose avec acuité, notamment, avec l’émergence et le développement des énergies renouvelables (EnR) en Algérie. D’importants investissements ont été consentis par l’Etat ces dernières années pour la réalisation de projets EnR, dont la solarisation de 1200 écoles, 130 000 panneaux solaires pour l’éclairage public et la distribution de 6000 kits solaires.

Par Akrem R.

Il est temps, par conséquent, de les rentabiliser à travers l’injection de cette électricité verte sur le réseau nécessaire. «Le parc national en EnR est en nette augmentation. Il faut adapter la réglementation actuelle pour que ces projets puissent être rentables, en leur permettant d’injecter de l’électricité sur le réseau», a déclaré le Commissaire aux énergies renouvelables, Noureddine Yassa.

Ce dernier a fait savoir, qu’actuellement, il existe une forte demande de la part des entreprises notamment industrielles pour la réalisation de centrales solaires, entrant dans le cadre de leurs engagements pour la décarbonation.

Pour l’intervenant, la priorité est de mettre en place un cadre réglementaire pour régulariser le parc existant, en attendant la révision de la loi de 2002 sur l’électricité. « On doit encourager ces initiatives permettant de réduire la consommation du gaz et créer de l’emploi et de la valeur ajoutée», souligne-t-il, en indiquant qu’avec un benchmarking, «nous avons élaboré des solutions pouvant être mises en place pour préserver les intérêts de Sonelgaz et du pays et permettra d’amorcer la dynamique des EnR».

En effet, la mise en place d’une nouvelle réglementation va booster davantage le secteur des EnR et entrainera une réelle dynamique, permettant à des entreprises et particuliers de devenir des producteurs. Pour le Commissaire aux énergies renouvelables, qui s’exprimait, hier, sur les ondes de la radio nationale, «Chaîne III», les institutions du secteur public doivent donner l’exemple en matière d’EnR, et ce, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Vers un modèle énergétique équilibré

En deuxième étape, c’est au secteur industriel et agricole de s’impliquer dans cette démarche avant de la généraliser aux particuliers en troisième étape. Dans sa feuille de route de transition énergétique, l’Algérie ambitionne d’atteindre un mix énergétique équilibré, soit 50% en EnR et 50% autres en gaz naturel, à l’horizon 2050.

Un groupe de travail est en train de préparer le mode énergétique 2030-2040 -2050 avec différents scénarios, indique-t-il, en mettant l’accent sur la nécessité d’accélérer la transition énergétique, tout en réduisant la consommation nationale.

« Nous œuvrons à la mise en place d’un système énergétique équilibré, en maitrisant la demande dans les trois secteurs énergivores (Habitat, transport et Industrie). Le denier bilan énergétique montre que la consommation locale est en nette progression. On consomme pratiquement 9 000 barils/j, soit 53 millions Tep d’énergies pratiquement. Nous avons un manque à gagner de trois millions de dollars/j ! C’est pour cela, qu’il y a nécessité de rationaliser la consommation nationale», dé- taille-t-il.

Evoquant la question du financement des programmes EnR, Noureddine Yassa a mis l’accent sur des solutions alternatives au financement étatique de tous ces grands projets. Il s’agit, selon lui, d’autres options pour aller vers des projets de petites tailles qui permettent la création de microentreprises et de startups, afin de créer de petits projets de 50 à 500 Kilowatts pour drainer de l’emploi dans le sillage de la généralisation des énergies renouvelables.

De son avis, les 3000 Mégawatts réalisés vont, à elles seules, créer des milliers d’emplois, via des entreprises locales pour le montage des kits solaires à l’horizon 2030-2035. Bien qu’approximatif, l’orateur informe qu’un bilan établi au niveau des collectivités comptabilise quelque 400 emplois dans l’installation de ces systèmes.

L’Algérie veut maintenir son rôle pivot de fournisseur

Il est à rappeler qu’un programme EnR de 15 000 MW a été adopté par le gouvernement, dont la première étape de ce programme a été lancée pour la réalisation de 3.000 Mgw.

La concrétisation de cet ambitieux programme permettra à l’Algérie de renforcer sa sécurité énergétique et également de maintenir son rôle pivot de fournisseur d’électricité et d’énergie. « On veut le demeuré avec les EnR et l’hydrogène vert.

On veut maintenir ce rôle de pivot de fournisseur», affirme-t-il, en annonçant que deux villages solaires avec des systèmes autonomes sont en cours de réalisation dans le sud du pays qui servant de modèle à généraliser à travers le pays.

D’ailleurs, un vaste programme de production d’énergie solaire pour l’agriculture est prévu.

Le développement de l’agriculture saharienne notamment dans les régions isolées exige des investissements dans les EnR pour alimenter ces nouvelles firmes agricoles. Des projets pilotes seront réalisés en concession avec des opérateurs privés.

A. R.

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