Après une traversée de désert durant, notamment les 10 dernières années de l’ancien régime, la diplomatie algérienne a enregistré son retour sur la scène internationale et régionale en cette année 2021.
Par Akrem R
Une année durant laquelle le président de la République, Abdelmadjid Teboune, a mis les bouchées doubles, afin que notre diplomatie puisse faire entendre la voix de l’Algérie en vue des questions de paix et de non-ingérence dans les affaires internes des pays en conflits et de continuer à soutenir les causes justes, notamment l’indépendance du Sahara Occidental. Une doctrine qui dérange beaucoup de pays qui n’ont hésité à aucun moment, à déclarer la «guerre» diplomatique à l’Algérie, mais en vain. Le rappel de Tebboune à Ramtane Lamamra à la tête du ministère des Affaires étrangère et de la Communauté nationale à l’étranger, a été un pari gagnant, selon les observateurs. Ce diplomate chevronné a donné un nouvel élan à la diplomatie nationale d’une manière générale. En somme, durant 2021, l’Algérie a signé son retour sur le devant de la scène internationale, en jouant la carte économique. Le chef de l’Etat a, sur ce point, été clair: les partenariats et les accords d’associations seront désormais en mode «gagnant-gagnant» dans le respect de la souveraineté nationale. D’ailleurs, il a ordonné, fin octobre dernier, la révision, clause par clause, de l’accord association avec l’UE. Accord, signé en 2002 et en vigueur depuis 2005, dont le démantèlement tarifaire et la création d’une zone de libre-échange, étaient prévus pour 2017. Mais l’échéance a été repoussée à 2020, suite à une demande du gouvernement algérien qui avait mis en avant un retard dans la mise à niveau de l’économie du pays.
Ce délai est renvoyé à nouveau, après l’arrivée à la tête de l’Etat du président, Abdelmadjid Tebboune, en décembre 2019, avant de demander sa révision, du fait que l’accord est en défaveur de notre pays. L’économie nationale a subi, en effet, à cause de ce « partenariat », un énorme préjudice financier et, en particulier, le laminage de notre tissu industriel existant. C’est à travers ce même principe que l’Algérie tente de revoir ses relations avec la France, en liant les affaires politiques avec celles de l’économie. En effet, la tentative d’ingérence du président Macron dans les affaires internes de l’Algérie et son soutien direct au Maroc dans le conflit du Sahara occidental, a coûté cher à l’Etat français.
Outre l’interdiction du survol de notre territoire aux avions militaires français pour rallier le Mali, de nombreux contrats et partenariats avec des entreprises françaises, ont été, tout simplement, non reconduits et d’autres résiliés. Ainsi, le président Tebboune a décidé de revoir nos partenariats stratégiques en faisant sortir notre pays de la dominance française, en s’orientant vers des pays «amis», à l’instar de l’Italie, l’Allemagne, la Turquie, l’Espagne, la Chine et la Russie. Au niveau du plan régional, l’Algérie a décidé de consolider ses relations avec ses voisins directs, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le Niger et le Mali. Outre les aspects sécuritaires, imposés par la présence de groupes terroristes dans la sous- région, le gouvernement a intensifié ses efforts pour l’instauration de la sécurité et le renforcement de la coopération économique avec ces pays. L’ouverture de nouveaux passages frontaliers avec la Libye, le Niger, le Mali et la Mauritanie, permettra aux produits «made in bladi» de se faire une place sur le marché africain. Au courant de l’année 2021, plusieurs Conseils d’affaires ont été créés et d’autres relancés avec des pays africains. Ceci résume l’ambition du gouvernement de diversifier l’économie nationale et de multiplier nos exportations hors hydrocarbures. Toutefois, les défis économiques sont énormes et la diplomatie algérienne est appelée, au courant de 2022, à intensifier ses démarches afin de capter plus d’IDE et d’aller à la conquête des marchés à l’international.
A. R.