Par Lyazid Khaber
En Algérie, nous ne parlons des étrangers que lorsqu’ils sont des expatriés, particulièrement européens ou venus dans les valises de ces derniers, opérant généralement sur les champs pétroliers et gaziers du sud. Les touristes quant à eux, cela fait déjà plusieurs années depuis que nous n’avons plus l’habitude de les voir, et lorsque certains s’aventurent dans notre pays, ils passent inaperçus, souvent dans les endroits les plus sélectionnés et… sous surveillance rapprochée. Toutefois, il y a cette autre catégorie d’étrangers à laquelle nous sommes quotidiennement confrontés, notamment au niveau des grandes villes. Ce sont les réfugiés subsahariens ou encore syriens. Ceux-là sont nombreux, mais nous n’avons pas pensé tirer profit de leur présence, et de-là leur assurer un minimum pour espérer vivre dignement chez nous. Pourtant, ces derniers sont nombreux à prouver leur capacité à apporter une précieuse contribution à notre économie, eux qui, faute d’une résidence légale, se voient obligés de travailler au «noir». Les syriens se sont avérés de fins artisans, et des travailleurs efficaces, et ceux d’entre eux qui ont pu se recycler dans la tôlerie, la vulcanisation ou encore la maçonnerie sont très recherchés par les algériens qui leurs reconnaissent leur sérieux et la maitrise de leur ouvrage. Les subsahariens quant à eux, ne manquent pas d’apporter leur savoir-faire eux qui ne sont pas là à se plaindre du travail qu’on leur offre moyennant souvent des rétributions modestes. On les trouve dans les champs agricoles, dans les chantiers et un peu partout là où on a besoin d’une main-d’œuvre qualifiée. Ceux-là aident beaucoup les agriculteurs et autres chefs d’entreprises de construction, qui peinent à trouver une main-d’œuvre algérienne. En effet, d’aucuns admettent qu’il n’est plus facile à présent de trouver des manœuvres, des maçons, des ouvriers agricoles ou des manutentionnaires pour faire fonctionner les chantiers, fabriques ou assurer la récolte des fruits et légumes. Cela pose la question de savoir s’il n’est pas profitable de mettre en place une réglementation qui permettra à ces «étrangers» une meilleure intégration, leur permettant de vivre dignement et de permettre à notre économie d’en tirer profit. L’Algérie peut offrir du travail à des milliers de migrants notamment africains, et ce sera ainsi atteindre plusieurs objectifs à la fois: assurer une main-d’œuvre disponible pour le pays, apporter une aide à des humains en détresse, mieux contrôler les flux d’immigration qui traversent notre pays et lutter au mieux contre les fléaux sociaux et la violence. Une loi algérienne sur l’immigration est plus que nécessaire. Car notre pays aura tout à gagner en régularisant la situation de ces migrants.
L. K.