Producteur par excellence de l’électricité «fossile» jusque-là, le groupe public, Sonelgaz, va se lancer, incessamment, dans la production des énergies renouvelables (EnR). Une centrale photovoltaïque d’une capacité de 500 MW sera réalisée dans le Grand Sud, a annoncé, hier, le Pdg du groupe, Chaher Boulakhras qui s’exprimait en marge de la 1ère conférence, «Santé, sécurité et environnement».
Akrem R
Affirmant qu’un appel d’offres national sera lancé dans les prochains jours, le patron de Sonelgaz a précisé que ce projet sera réalisé en partenariat avec le groupe pétrolier Sonatrach. Ceci, dira-t-il, permettra à l’Algérie de se positionner dans le développement de cette énergie propre et «verte» et respectueuse de l’environnement. Dans le même contexte, Boulakhras a évoqué un autre projet de production de 21 mégawatts d’énergie hybride pour soutenir la production d’électricité avec des réseaux isolés au niveau de 25 stations et généralisée au profit de toutes les localités du Grand sud. L’opération d’ouverture de plis de soumission a d’ores et déjà été entamée depuis deux jours, précise-t-il. Le lancement de ces deux groupes publics dans les EnR, ne pourrait qu’être le début de la transition énergique dans le pays. De l’avis de beaucoup d’experts dans le domaine, et même au sein du gouvernement, cette transition est plus que primordiale afin de garantir la sécurité énergétique de notre pays. Actuellement, l’Algérie fait face un véritable dilemme en matière d’énergie, à savoir, répondre aux besoins du marché en électricité produite à 98% par le gaz naturel, dont la croissance est à deux chiffres, ou poursuivre d’exporter le gaz et pétrole ? En effet, la recherche de nouvelles énergies alternatives et propres est l’unique solution. Le gouvernement, qui se dit conscient de l’ampleur de la situation, a déjà montré la voie, en procédant à la création d’un département à part entière pour la transition énergétique et énergie renouvelable.
Nécessité de la révision de la loi d’électricité de 2002
Toutefois, la concrétisation des projets EnR sur le terrain n’avance pas rapidement sur le terrain. Et beaucoup d’annonces sont restées noir sur blanc. La révision de la loi régissant la production, le transport et la distribution d’électricité, annoncée en grand pompe par l’ex-ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar n’a pas eu lieu jusqu’à présent. Ce dernier avait expliqué que le recours aux nouvelles ressources d’énergie et aux nouvelles technologies dans le secteur, nécessite d’engager «l’adaptation des réseaux de transport et de distribution, créer un marché de l’électricité et, in fine, amender la loi sur l’électricité ou en établir une». En clair, sans l’intégration de l’aspect des EnR dans cette loi, il sera difficile de dynamiser l’investissement dans le renouvelable. Il est à rappeler que le plan d’action du gouvernement prévoit le développement des capacités énergétiques de de 15 000MW à l’horizon 2035 dont 4000 MW seront mis en œuvre, au plus tard, en 2024 ! Le Pdg de la Sonelgaz avait déclaré, lors d’une cérémonie d’installation du PDG de la société nouvellement créée par Sonelgaz et Sonatrach, Shariket Kahraba El Djazair (SKE), en l’occurrence, que « le groupe Sonelgaz envisage de se positionner comme investisseur dans le domaine des énergies renouvelables, tout au moins, sur les premières tranches lancées par les pouvoirs publics». Dans ce contexte, M. Boulakhras a mis en avant le savoir-faire dont dispose la société SKE en matière de montage et de gestion de projets de co-investissement en production d’électricité et de ses actionnaires Sonelgaz (51%) et Sonatrach (49%), afin de se focaliser sur un rôle d’investisseur dans le domaine des EnR en Algérie, mais également à l’international. «Nous attendons beaucoup de SKE, notamment dans la satisfaction de la demande nationale à l’instar de SPE, mais aussi dans le développement des EnR», avait-il déclaré.
A R.